americanhistory x film complet en streaming ~ regarder american history x en streaming vf genre drame synopis a travers lhistoire dune famille amĂ©ricaine, ce film tente dexpliquer lorigine du racisme et de lextrĂ©misme aux etatsunis il raconte lhistoire de derek qui, voulant venger la mort de son pĂšre, abattu par un dealer noir, a Ă©pousĂ© les 5Mille exemples se prĂ©sentent du foisonnement des situations de violence en histoire : violence urba ; 4 Pour chacun de ces aspects, une histoire est possible, histoire Ă©clatĂ©e au grĂ© des situations et des contextes de violence dans la longue histoire du malheur des hommes5.Ce que nous voudrions plutĂŽt faire ici, c’est tenter une premiĂšre analyse de ce que l’on pourrait appeler Auteur: Alfred Martineau, Roussier, Tramond / Partie 2 d'un ouvrage patrimonial de la bibliothĂšque numĂ©rique Manioc. Service commun de la document Del'eau pour les Ă©lĂ©phants - Alex Rider - American history x - Assassination of a high school president - Astral Joneses - August rush - Away we go - Ballet shoes - BĂ©bĂ©, mode d'emploi - Beginners - Black swan - Blade 1 - Blade 2 - Blade Trinity - La Maison de Chthon - Bright star - Brothers - Cherrybomb - Crazy stupid love - Dear John - DĂ©jĂ  vu - Des hommes et des Sicertains et certaines d'entre vous ne savent pas de quoi il s'agit, le rĂ©sumĂ© est assez simple. Euphoria relate l'histoire de Rue Bennett, une adolescente de 17 ans, fraichement sortie de cure de dĂ©sintoxication.Le spectateur comprend rapidement que, si la jeune fille a Ă©tĂ© forcĂ©e de rester sobre pendant ces quelques mois de cure, elle n'a pas l'intention d'arrĂȘter de TheAmerican (2010) American beauty (1999) American gangster (2007) American History X (1998) American Sniper (2014) American splendor (2003) The American Way (1986) The Americano (1916) Ames libres (1932) Les Amis (1912) L'Amour aux temps du cholĂ©ra (2007) Amour dĂ©fendu (1932) L'Amour en quatriĂšme vitesse (1964) Les Amours de Carmen (1948 JCUD. Film de Tony Kaye 1 h 59 min 3 mars 1999 FranceGenres Policier, DrameCasting acteurs principaux Edward Norton, Edward Furlong, Beverly D'Angelo, Jennifer Lien, Ethan Suplee, Fairuza Balk, Avery Brooks, Elliott GouldPays d'origine États-UnisCasting complet et fiche techniqueDereck, un nĂ©o-nazi repenti aprĂšs un passage en prison, est dĂ©cidĂ© Ă  changer de vie et Ă  sortir son jeune frĂšre Danny de cette spirale. La scĂšne de la mĂąchoire = trauma Ă  n'est pas de moi, mais j'ai trouvĂ© ça trĂšs bon "Imaginerait-on Hitler en 1939 plier du linge avec un Juif, faire une bonne blague et du coup...Mais qu'est ce que fout American History X dans le sondage des pires films !!!??8KubritchCritique positive la plus apprĂ©ciĂ©eRĂ©gressionL'AmĂ©rique est un pays Ă  deux visages. RĂ©putĂ©e pour sa libertĂ© d'entreprise et une rĂ©ussite professionnelle ouverte Ă  tous, elle connaĂźt pourtant des poches de pauvretĂ©, un communautarisme excluant...Lire la critique2Sabots l’on voulait rappeler la distinction fondamentale entre le fond et la forme, American History X constituerait un exemple tout Ă  fait fertile. Sur le fond, le film cherche Ă  dĂ©noncer une...Lire la critique7L'hĂ©ritage de la haineTrĂšs intense, ce film politique, dur et nausĂ©eux par son propos a eu un impact trĂšs important lors de sa sortie aux Etats-Unis parce qu'il aborde sans concession un sujet tabou, le cĂŽtĂ© sombre d'une...Lire la critique9en prison c'est toi le nĂšgreEpoustouflant . Quel film ! une grande lecon de cinĂ©ma .le spectateur est passionĂ© tout le long du film malgrĂ© sa cruautĂ© qui'il Norton est parfait rien Ă  redire .ce film m'a plu des...Lire la critique8Critique de par Tre_CoolBon, je dois l'admettre American History X n'est pas le film sombre, dur, crade, mais surtout "claque-dans-ta-gueule" qu'on m'avait promis. Il ne faut pas se voiler la face, le film n'est pas...Lire la critique8Critique de par BlockheadAmerican History X est un film culte dans lequel s'illustre un salaud repenti. RĂ©alisĂ©e par Tony Kaye, cette fiction raconte l'histoire de Derek Edward Norton. Pour venger la mort de son pĂšre,...Lire la critiqueRecommandĂ©esPositivesNĂ©gativesRĂ©centes Editor’s notes François Brunet est amĂ©ricaniste, professeur Ă  l’universitĂ© de Paris VII-Denis Diderot. Il a publiĂ© La Naissance de l’idĂ©e de photographie aux Presses universitaires de France en 2000. Full text Fig. 1. L. Hill, femme tenant un drap d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855, Photographic History Collection, National Museum of American History, Smithsonian Institution. Nota bene le crĂ©dit de cette image, commun Ă  toutes les illustrations de l’article, ne srea pas rĂ©pĂ©tĂ© dans les lĂ©gendes suivantes. 1 Je remercie chaleureusement le National Museum of American History, Smithsonian Institution, Washin ... 1En 1851, l’annonce dans les journaux amĂ©ricains d’un procĂ©dĂ© de daguerrĂ©otypie en couleurs, baptisĂ© hillotype d’aprĂšs son inventeur, Levi Hill, fit aux États-Unis et en Europe une Ă©norme sensation, pour tourner bientĂŽt Ă  la controverse et finir en opprobre public pour l’intĂ©ressĂ©, accusĂ© de mensonge et de charlatanisme. Cette affaire est gĂ©nĂ©ralement traitĂ©e comme une simple anecdote dans les histoires de la photographie, et la teneur exacte du procĂ©dĂ© est restĂ©e incertaine jusqu’à nos jours. Pourtant, les soixante-deux plaques hillotypiques conservĂ©es Ă  la Smithsonian Institution Ă  Washington, rarement reproduites et difficiles Ă  reproduire en raison de leur pĂąleur, montrent distinctement des traces de couleur qui ne relĂšvent apparemment pas du coloriage ; les exemples que nous proposons, jusqu’ici inĂ©dits, ne peuvent guĂšre manquer de susciter l’intĂ©rĂȘt fig. 1 Ă  91. Le propos de cet article n’est pas, cependant, de chercher Ă  valider ou Ă  invalider les titres de l’inventeur amĂ©ricain, ni a fortiori de dĂ©crire ou d’analyser son procĂ©dĂ©, Ă©minemment complexe. On s’intĂ©ressera ici Ă  l’affaire Hill, plutĂŽt qu’à la nature du hillotype ; et on Ă©tudiera cette affaire sous l’angle nouveau, et apparemment secondaire, de sa rĂ©ception contemporaine en France. Cette rĂ©ception, trĂšs nĂ©gative, contribua au discrĂ©dit de l’inventeur dans son pays, tout en tenant lieu en France d’histoire de la photographie amĂ©ricaine ; Ă  travers elle, on percevra peut-ĂȘtre mieux l’importance, rĂ©guliĂšrement sous-estimĂ©e, des facteurs sociaux et institutionnels dans l’histoire des techniques photographiques. Inventeur gĂ©nial ou charlatan Ă©hontĂ© ? 2 Levi Hill, The Magic Buff and Other Improvements, Lexington, Holmes & Grey, 1850 brochure publiĂ©e ... 3 Daguerreian Journal, vol. 2 1851, p. 17, cit. in Beaumont Newhall, The History of Photography, 5e... 4 AprĂšs lui avoir conseillĂ© au contraire de publier cf. P. Liebhold, art. cit., et Kenneth Silverma ... 5 Ce traitĂ© aujourd’hui trĂšs rare a Ă©tĂ© rééditĂ© par Carnation Press, 1992 ; extraits dans Foresta et ... 2TĂąchons d’abord de retracer les grandes lignes d’une affaire trĂšs confuse. Celle-ci commence fin 1850 avec la publication d’une brochure sur le daguerrĂ©otype par un certain Levi Hill, pasteur baptiste du village de Westkill, dans le nord de l’État de New York2. L’auteur annonce la dĂ©couverte de certains faits remarquables, ayant trait Ă  un procĂ©dĂ© de daguerrĂ©otypie dans les couleurs de la nature » et promet d’en fournir sous peu la recette Ă  tous ceux qui voudront bien payer un prix modĂ©rĂ© pour cela. » À la diffĂ©rence du mĂ©moire de NiĂ©pce de Saint-Victor sur l’hĂ©liochromie, paru un peu plus tĂŽt, cette brochure ne dĂ©crit aucun procĂ©dĂ©. Elle fait nĂ©anmoins sensation dans les colonnes des deux premiers pĂ©riodiques photographiques du monde, le Photographic Art Journal de Henry H. Snelling et le Daguerreian Journal de Samuel D. Humphrey, lequel conclut de sa visite Ă  l’inventeur Si RaphaĂ«l avait pu contempler un hillotype avant de terminer sa Transfiguration, la palette et la brosse lui seraient tombĂ©es des mains, et le tableau serait restĂ© inachevĂ©3. » À partir de 1851, le tout-New York de la photographie va se rendre chez Hill, Ă  commencer par Samuel Morse, le parrain du daguerrĂ©otype aux États-Unis, qui attestera la vĂ©racitĂ© des dires de Hill et – presque seul contre tous – dĂ©fendra les droits de ce dernier Ă  garder son secret4. Car l’inventeur, pour des raisons complexes et incomplĂštement Ă©lucidĂ©es, ne souhaite ni publier, ni breveter, ni vendre, ni encore moins dĂ©crire ce secret, et, au lieu de cela, multiplie entre 1851 et 1855 les souscriptions pour des Ă©ditions lĂ©gĂšrement remaniĂ©es de son manuel. Les daguerrĂ©otypistes amĂ©ricains – victimes, dira-t-on, d’une baisse des ventes, le public prĂ©fĂ©rant attendre la couleur – interprĂštent ces appels comme des manƓuvres puis comme de pures et simples supercheries. De visites en tractations, de souscriptions en certificats, de soupçons en dĂ©nonciations – le magazine Scientific American, en particulier, prend parti contre Hill – et jusqu’à l’intervention d’un comitĂ© sĂ©natorial, qui rendra un rapport favorable sans lui donner de suites, l’affaire fait un Ă©norme scandale, aux États-Unis et en Europe, et traĂźne pendant cinq ans. Quand le procĂ©dĂ© sera enfin dĂ©voilĂ©, dans A Treatise on Heliochromy 1856, il passera complĂštement inaperçu, tout le monde s’étant convaincu que Hill n’était qu’un imposteur, et le daguerrĂ©otype Ă©tant alors en nette perte de vitesse5. 6 Marcus Root, The Camera and the Pencil Philadelphie, 1864, repr. Pawlet, Helios, 1971, intr. de B ... 7 Cit. in B. Newhall, op. cit., p. 272. 8 Josef-Maria Eder, History of Photography 1932, New York, Dover, 1978, p. 316. 9 Exception notable, la petite Histoire de la photographie de Jean-A. Keim Paris, Puf, “Que-sais-je ... 10 B. Newhall, op. cit., p. 272. 11 Naomi Rosenblum, Une histoire mondiale de la photographie, Paris, New York et Londres, Abbeville Pr ... 12 R. Taft, op. cit., p. 91. B. Newhall poursuivit lui-mĂȘme l’enquĂȘte dans The Daguerreotype in Americ ... 13 Don en 1933 du Dr John Garrison, gendre de Levi Hill, comprenant, outre un portrait de l’inventeur ... 14 Floyd et Marion Rinhart, The American Daguerreotype, Athens, University of Georgia Press, 1981, p. ... 3Les historiens ont largement entĂ©rinĂ© ce jugement nĂ©gatif, Ă  commencer par les contemporains de Hill. Marcus Root, qui avait pourtant tĂ©moignĂ© en faveur du hillotype, conclut en 1864 que les Ă©preuves montrĂ©es par Hill avaient Ă©tĂ© coloriĂ©es aux pigments, et que mĂȘme s’il avait obtenu un succĂšs partiel », il y avait eu tromperie »6. Quant Ă  John Towler, il Ă©crit dans sa nĂ©crologie de Hill en 1865 que les hillotypes Ă©taient produits par une combinaison accidentelle de produits chimiques que [Hill], Ă  son dĂ©sespoir, ne put jamais reproduire7 ». Et l’historiographie du xxe siĂšcle s’est gĂ©nĂ©ralement contentĂ©e de suivre l’une ou l’autre de ces deux pistes. Pour Josef-Maria Eder, Hill vendit des licences sur un procĂ©dĂ© qui s’avĂ©ra n’ĂȘtre rien d’autre que de la peinture sur daguerrĂ©otype8 ». Helmut Gernsheim ne semble pas parler de Hill. La mĂȘme indiffĂ©rence a prĂ©valu en France depuis Georges PotonniĂ©e9. MĂȘme aux États-Unis, le diagnostic n’a guĂšre Ă©tĂ© favorable, surtout dans l’historiographie musĂ©ographique. Beaumont Newhall concluait dans la derniĂšre Ă©dition de son History que le traitĂ© de 1856 Ă©tait confus » et l’invention probablement accidentelle10 ; Naomi Rosenblum juge le procĂ©dĂ© inefficace » et voit dans les rĂ©sultats de Hill le fruit du hasard11. Quant Ă  la foisonnante historiographie amĂ©ricaine des collectionneurs et des amateurs de daguerrĂ©otypes, si elle a explorĂ© l’affaire en dĂ©tail, elle n’est pas parvenue Ă  des conclusions beaucoup plus favorables. Robert Taft, en 1938, proposait le premier rĂ©cit circonstanciĂ©, pour conclure Ă  la possibilitĂ© tĂ©nue que Hill ait vraiment dĂ©couvert un procĂ©dĂ© couleur12 ». Ce sont surtout les collectionneurs Floyd et Marion Rinhart qui ont fait avancer le dĂ©bat, en donnant dans leurs deux livres une analyse prĂ©cise de la partie technique du traitĂ© de 1856 et des Ă©lĂ©ments de description des 62 hillotypes lĂ©guĂ©s Ă  la Smithsonian Institution en 1933 par le gendre de Hill13. Curieusement, cependant, aprĂšs avoir rejetĂ© la thĂšse de l’invention accidentelle comme celle du coloriage, les Rinhart se bornent Ă  noter qu’aprĂšs la publication tardive de son livre de 1856, Hill doit avoir conclu que le daguerrĂ©otype Ă©tait passĂ© Ă  l’histoire et qu’une reconnaissance majeure de son procĂ©dĂ© ne viendrait jamais » ; dĂ©plorant une histoire tragique », ils appellent de leurs vƓux une recrĂ©ation expĂ©rimentale du procĂ©dĂ©14. Fig. 2. L. Hill, cavalier chutant de son cheval d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 15 Joseph Boudreau, “Color Daguerreotypes Hillotypes Recreated”, in Eugene Ostroff, ed., Pioneers of ... 16 Michael G. Jacob, Il Dagherrotipo a colori, Technische e conservazione, Florence, Nardini, 1992, p. ... 17 Cf. J. Boudreau, p. 198 ; F. et M. Rinhart, art. cit. Voir aussi, sur le thĂšme des injustices de l’ ... 4Tandis que le thĂšme des injustices du destin se perpĂ©tue aujourd’hui sur divers sites web spĂ©cialisĂ©s, une telle expĂ©rimentation a bel et bien Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e, et publiĂ©e en 1987, par l’historien et daguerrĂ©otypiste Joseph Boudreau, qui a rĂ©alisĂ© des hillotypes en suivant la mĂ©thode dĂ©crite dans le traitĂ© de 1856 ; il apparaĂźt que cette mĂ©thode, quoique difficile, Ă©tait clairement exposĂ©e par Hill et qu’elle produit bien des daguerrĂ©otypes en couleurs, et non pas simplement irisĂ©s15. Un collectionneur et expert, Mike Jacob, a dĂ©crit dans un opuscule de 1992 les hillotypes conservĂ©s Ă  Washington et conclu que les couleurs chimiquement inscrites sur ces plaques couvrent tout le spectre » et semblent prĂ©senter une surface lisse, chimiquement homogĂšne, et non pas la surface plus irrĂ©guliĂšre de plaques coloriĂ©es par la main de l’homme »16. Ces auteurs s’accordent nĂ©anmoins Ă  concĂ©der que la nature des rĂ©actions chimiques Ă  l’Ɠuvre et celle des composĂ©s de chlorures rĂ©sultants ne sont pas Ă©lucidĂ©es, rejoignant ainsi l’opinion de Hill lui-mĂȘme17. Prenant acte de ces expĂ©riences, l’historien John Wood aboutit en 1995 Ă  une conclusion qui ne laisse pas d’étonner 18 J. Wood, “The Secret Revealed Literature of the Daguerreotype”, in M. A. Foresta et J. Wood, op. ... Je n’ai pas de doute que Hill ait bien produit des plaques dans les couleurs naturelles, mais sa rĂ©ticence Ă  exposer son travail, ses rĂ©clames et ses appels Ă  la Barnum, ses produits et ses procĂ©dĂ©s mis en vente Ă  des prix gonflĂ©s, et le manque de franchise de son approche, mĂȘme envers ses dĂ©fenseurs, jettent le doute sur ce qu’il a bien pu rĂ©aliser en vĂ©ritĂ©18. » Fig. 3. L. Hill, discussion de soldats avec un drapeau français d’aprĂšs peinture ou estampe, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, hillotype, v. 1850-1855. 5Autrement dit, quand bien mĂȘme Hill serait un grand inventeur, il serait encore et surtout un charlatan – et l’on en Ă  vient Ă  se demander Ă  quoi sert l’historiographie de la photographie. À tout le moins, on peut se demander comment tant d’efforts Ă©rudits aboutissent Ă  des conclusions aussi frustrantes, et reconduisent des catĂ©gories moralisantes, lĂ  oĂč de toute Ă©vidence – c’est du moins mon hypothĂšse – la dimension sociale et institutionnelle doit ĂȘtre prise en compte. L’on peut aussi s’étonner qu’un John Wood, par ailleurs champion de l’esthĂ©tique “native” du daguerrĂ©otype amĂ©ricain, reproduise en 1995 un Hill caricatural, proche des portraits vengeurs qu’en dressĂšrent les commentateurs du xixe siĂšcle, notamment français. Un cĂ©lĂšbre puff » 19 Louis Figuier, Exposition et histoire des principales dĂ©couvertes scientifiques modernes, Ă©d. cons ... 20 Voir Ernest Lacan, Esquisses photographiques, Paris, Grassart/Gaudin, 1856, p. 52-53 ; et Gaston Ti ... 21 Philippe Roger, L'Ennemi amĂ©ricain. GĂ©nĂ©alogie de l'antiamĂ©ricanisme français, Paris, Seuil, 2002, ... 6Le fait est peu connu le rĂ©vĂ©rend Hill et son invention ont nourri en France une mythologie de l’AmĂ©rique photographique, mythologie un peu courte, mais acerbe et durable. InspirĂ©e indirectement par les comptes rendus amĂ©ricains contemporains, gĂ©nĂ©ralement critiques contre Hill, et issue des colonnes de La LumiĂšre, oĂč, on le verra, un vĂ©ritable feuilleton Hill se donna libre cours entre 1851 et 1853, cette satire du charlatanisme amĂ©ricain se perpĂ©tua dans une sĂ©rie d’ouvrages postĂ©rieurs ; je l’examinerai moins pour son contenu, peu original, que pour le point de vue français qui l’imprĂšgne. Les principales Ă©tapes en sont le rĂ©cit extrĂȘmement dĂ©taillĂ© fourni en 1853 par Louis Figuier, lequel ne se lassa jamais de narrer, citations Ă  l’appui, ce cĂ©lĂšbre puff amĂ©ricain19 » ; et la page vengeresse qu’y consacrait Ernest Lacan dans ses Esquisses photographiques 1856. On peut y ajouter un passage des Dissertations d’Alexandre Ken 1864 et un autre du mĂȘme acabit dans les Merveilles de la photographie de Gaston Tissandier 1875, 188220. À l’image du mot qui la rĂ©sume, puff, dĂ©signant Ă  la fois la fumĂ©e et le boniment et censĂ©ment empruntĂ© aux dĂ©tracteurs amĂ©ricains de Hill, l’histoire du hillotype telle que la racontent les spĂ©cialistes nationaux est Ă  la fois fidĂšle Ă  son canevas d’origine et imprĂ©gnĂ©e du point de vue de l’anti-amĂ©ricanisme français, tel que l’a brillamment Ă©tudiĂ© Philippe Roger21. On se bornera ici Ă  mentionner deux thĂšmes. Fig. 4. L. Hill, la CĂšne d’aprĂšs une peinture ou estampe, hillotype, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 7Le premier est l’appĂąt du gain, rĂ©sumĂ© par la somme astronomique qu’aurait encaissĂ©e Hill selon Ernest Lacan 200 000 francs ; cette cupiditĂ© est d’autant plus mĂ©prisable qu’elle est le fait d’un rĂ©vĂ©rend on reconnaĂźt ici la figure du “dieu dollar”, dont les ignobles manƓuvres sont systĂ©matiquement mises en regard, dans ces textes fort chauvins, du dĂ©sintĂ©ressement » et du dĂ©nuement » prĂȘtĂ©s au soldat » NiĂ©pce de Saint-Victor. Le second thĂšme est l’enflure du discours, accusation qui certes se justifie amplement des reproches adressĂ©s Ă  Hill par ses compatriotes, mais qui s’enrichit ici de la distance romanesque de Paris Ă  Westkill l’invention de M. Hill », ce n’était qu’une harangue de camelot yankee, une parole certes efficace les 200 000 francs
 mais dont le succĂšs mĂȘme tĂ©moigne d’un contexte barbare, comme on le voit dans la saisissante hypotypose mise en Ɠuvre par E. Lacan “[
] Souscrivez donc ! et, avec l’aide de Dieu et de vos dollars, je doterai mon pays de la plus magnifique dĂ©couverte des temps modernes le Hillotype.” ». GrĂące Ă  ces deux thĂšmes, entre autres, le roman Hill sert de contrepoint drolatique au sĂ©rieux positif associĂ© aux mĂ©moires de NiĂ©pce de Saint-Victor. 22 Voir par exemple Lacan, op. cit., p. 147-149, et les rĂ©fĂ©rences Ă  la photographie en AmĂ©rique dans ... 8Si le hillotype a Ă©chouĂ© comme procĂ©dĂ©, il n’a donc pas Ă©tĂ© perdu – comme ressource rhĂ©torique – pour tout le monde. Ce qui montre surtout la rĂ©ussite de l’opĂ©ration Ă©ditoriale et idĂ©ologique est la longĂ©vitĂ© exceptionnelle de cette anecdote en France, dont tĂ©moignent les ouvrages de Figuier et de Tissandier vers 1880 et mĂȘme 1890, Hill Ă©tait oubliĂ© aux États-Unis, mais faisait encore recette en France. Le fait est d’autant plus notable que jusqu’à l’apparition du Kodak 1888 au moins, cette cĂ©lĂšbre mystification » reste Ă  peu prĂšs le seul sujet amĂ©ricain Ă  exciter quelque intĂ©rĂȘt des historiens français, au xixe comme au xxe siĂšcle, exception faite des statistiques impres­sionnantes de la photographie amĂ©ricaine que citaient volontiers les auteurs du xixe22. Lacan et consorts contribuĂšrent ainsi Ă  une indiffĂ©rence, voire Ă  une incomprĂ©hension, de la photographie amĂ©ricaine qui, Ă  cĂŽtĂ© de ses effets comiques, accentua l’effet “rĂ©volutionnaire” associĂ© aux mutations de l’aprĂšs-1890. On va voir cependant, en revenant au feuilleton de La LumiĂšre, que la comĂ©die française du hillotype joua sans doute aussi un rĂŽle immĂ©diat dans l’échec de l’inventeur amĂ©ricain. Le feuilleton de La LumiĂšre. Fig. 5. L. Hill, portrait d’homme de style napolĂ©onien d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 23 R. Taft, op. cit., p. 84-87 ; William Welling, Photography in America The Formative Years 1839-19 ... 9Comme le notait Robert Taft, la controverse sur le hillotype dĂ©bute – en 1851 – au moment prĂ©cis oĂč Ă©mergent, aux États-Unis comme en France, les premiers organes photographiques, journaux et associations, sur fond de dĂ©clin du daguerrĂ©otype mais aussi de dissensions internes aux milieux concernĂ©s23. Aux États-Unis, l’annonce du procĂ©dĂ© paraĂźt intervenir exprĂšs pour nourrir les colonnes des deux premiers pĂ©riodiques The Daguerreian Journal [DJ], apparu en novembre 1850, qui sera le plus fidĂšle soutien de Hill et dont ce dernier deviendra d’ailleurs rĂ©dacteur en mai 1851, et le plus artiste The Photographic Art Journal [PAJ], qui dĂ©bute en janvier 1851. Quant Ă  La LumiĂšre, apparu en fĂ©vrier 1851, il n’y consacre pas moins de six articles de juin Ă  octobre 1851, et encore huit autres par la suite. On peut voir avec AndrĂ© Gunthert une forme de remplissage » dans ces habillages Ă©ditoriaux de traductions du PAJ plutĂŽt que du DJ, trĂšs peu citĂ© puis, surtout, du Scientific American [SA], qui se fait remarquer en France par sa croisade contre Hill et pour NiĂ©pce de Saint-Victor ainsi que pour un autre inventeur amĂ©ricain du daguerrĂ©otype en couleurs, Jason Campbell, lequel publia son procĂ©dĂ© dans le SA et marqua sa dette Ă  l’endroit de l’inventeur français. Toujours est-il que l’affaire Hill contribua aussi Ă  lancer La LumiĂšre. Fig. 6. L. Hill, nature morte d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 24 Cf. La LumiĂšre, vol. 1, n° 17 1er juin 1851, p. 67. DĂšs le 5 aoĂ»t, Lacan cite un autre article du ... 10Le second fait remarquable est la rapiditĂ© fulgurante du trajet Ă©ditorial qui mĂšne Lacan d’une phase de vif intĂ©rĂȘt pour le hillotype Ă  une condamnation sans appel de son inventeur. Ce trajet s’accomplit, pour l’essentiel, de juin 1851 – oĂč Lacan, citant Henry H. Snelling, dĂ©clare qu’il n’est pas possible de douter » de la dĂ©couverte de Hill – Ă  octobre de la mĂȘme annĂ©e, oĂč le renversement de position est consommĂ©. Revenant sur les hommages rendus en AmĂ©rique Ă  NiĂ©pce de Saint-Victor, Lacan enfonce alors le clou Ă  l’aide d’un extrait du SA du 20 septembre, qui dĂ©clare Ă  l’encontre de Hill La gloire de la dĂ©couverte appartient de droit Ă  celui qui le premier l’a donnĂ©e au monde, fait qu’on n’apprĂ©cie pas aussi bien ici [aux États-Unis] qu’en Europe. » Conclusion de Lacan [Hill] a trop attendu. » Les lecteurs du magazine français peuvent avoir l’impression que l’affaire est close24. Fig. 7. L. Hill, paysage d’aprĂšs nature, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 25 La LumiĂšre, 6 mars 1852 vol. 2, n°11, p. 41-42.Toujours appuyĂ© sur des sources amĂ©ricaines, le te ... 26 “Nouvelles d’AmĂ©rique”, La LumiĂšre, 27 novembre 1852 vol. 2, n° 49, p. 193-194. La lettre-manifest ... 27 En avril 1852 dĂ©jĂ , Hill avait fait Ă©tat Ă  Samuel Morse de sa dĂ©fiance Ă  l’égard des savants fran ... 28 Le feuilleton dĂ©gĂ©nĂ©ra en 1853 en controverse franco-française, entre Lacan et La LumiĂšre d’un cĂŽtĂ© ... 11Alors que la controverse va durer encore deux bonnes annĂ©es au moins aux États-Unis, elle prendra dĂ©sormais dans La LumiĂšre l’allure d’un roman-feuilleton, qui trouve prĂ©cocement son “dĂ©nouement” dans l’article de une du 6 mars 1852, intitulĂ© “Nouvelles d’AmĂ©rique – La dĂ©couverte de M. Hill – DĂ©nouement” et qui s’ouvre sur un Chers lecteurs, vous n’entendrez plus parler de M. Hill. » C’est cet article qui, dĂ©masquant Hill, fondera la lĂ©gende française du hillotype25. Ce ton satirique ne fera que s’amplifier en 1852-1853, alors que la controverse revĂȘt aux États-Unis une dimension patriotique croissante mais complexe. Il y a alors dĂ©bat, aux États-Unis, entre une position pro-Hill dictĂ©e notamment par le patriotisme et une position anti-Hill appuyĂ©e a contrario sur l’exemple de la gĂ©nĂ©rositĂ© » de NiĂ©pce de Saint-Victor ; Lacan exploite impudemment ce dĂ©bat. Peu aprĂšs la parution du troisiĂšme mĂ©moire de NiĂ©pce de Saint-Victor, La LumiĂšre publie la traduction d’un long manifeste de Hill, prĂ©cĂ©dĂ©e de cet exergue Ă  la EugĂšne Sue Hill vit, Hill agit, Hill Ă©crit – longuement mĂȘme. » Dans ce texte, Hill fustige ceux de ses concitoyens qui renoncent aux honneurs qui croissent dans nos montagnes the honors that grow in our mountains pour les remettre dans les mains de la belle France », c’est-Ă -dire les adeptes de NiĂ©pce de Saint-Victor, et affirme Cette invention est mienne dans toutes les acceptions du mot, et elle n’appartient Ă  personne d’autre
 seulement je suis tenu d’en faire quelque chose d’utile. Je regarde comme indiscutable mon droit naturel et lĂ©gal de la garder tout entiĂšre pour moi, ou d’en disposer », en commençant par l’élever en paix au milieu de mes montagnes ». PrĂ©cisant son attaque, Hill affirme que le principal but de sa lettre est de conserver Ă  [son] pays natal l’honneur de la dĂ©couverte » et s’en prend explicitement Ă  NiĂ©pce de Saint-Victor et Ă  une publication Ă©trangĂšre »26. MĂȘme si Lacan ne le relĂšve pas, il ne peut s’agir que de La LumiĂšre ; et l’on voit ici un effet de retour trĂšs clair de la chronique française sur le dĂ©bat amĂ©ricain, voire sur le comportement mĂȘme de Hill, trĂšs remontĂ© depuis quelque temps dĂ©jĂ  contre la France et les partisans de NiĂ©pce de Saint-Victor27. Dans tout cela, et dans l’annonce que fait Hill d’un nouvel ouvrage, Lacan ne voit pourtant qu’une Ă©niĂšme fanfaronnade le rĂ©vĂ©rend Hill est devenu poĂšte » alors que NiĂ©pce a travaillĂ© ; il a communiquĂ© », avec ce glorieux dĂ©sintĂ©ressement » qui lui vaut d’avoir un disciple en la personne de Jason Campbell. En guise de conclusion, Lacan cite Ă©galement l’article du SA du 23 octobre 1852 qui reproduisait le tĂ©moignage de Samuel Morse en faveur de Hill et de son droit de ne pas rĂ©vĂ©ler ce qui n’est pas parfait, mais pour n’en retenir que le commentaire critique du magazine amĂ©ricain [
] ce sont des faits que nous voulons. » Cette maxime est pourtant contredite par l’inflation rhĂ©torique et romanesque qui caractĂ©rise et caractĂ©risera jusqu’en 1855 le feuilleton Hill dans La LumiĂšre28. Hill, un Daguerre manquĂ© ? 12Ni les pitreries d’Ernest Lacan ni mĂȘme l’amertume de Hill contre les savants français » n’épuisent l’intĂ©rĂȘt de cette sĂ©quence. Prisonnier d’un schĂ©ma d’antagonisme entre Hill et NiĂ©pce qui renvoie Ă  un point de vue chauvin, Lacan se montre incapable d’interprĂ©ter correctement les hommages amĂ©ricains Ă  NiĂ©pce de Saint-Victor et plus gĂ©nĂ©ralement aux normes europĂ©ennes de la communication scientifique ; prĂ©occupĂ© de glorifier » NiĂ©pce, il reste impermĂ©able Ă  la signification scientifique et politique de cette Ă©vocation chez les auteurs amĂ©ricains, lesquels envient plus Ă  la France l’efficacitĂ© de son organisation institutionnelle – sa puissance – que telle ou telle invention. Dans l’affaire Hill, le point de vue français n’est pas seulement celui que reprĂ©sente Lacan ; c’est aussi celui qui, aux États-Unis, cherche Ă  concevoir le schĂ©ma idĂ©al de la publication de l’invention selon un modĂšle français. De fait, la satire – amĂ©ricaine aussi bien que française – du charlatanisme cupide masque ce problĂšme inextricable qu’est au xixe siĂšcle la reconnaissance et la rĂ©munĂ©ration des inventions. Ce problĂšme de la propriĂ©tĂ© et de la rente des inventions est trĂšs bien connu en France, au moins depuis 1839 et la loi sur le daguerrĂ©otype. Et il est Ă  cet Ă©gard frappant, quoique pas trĂšs surprenant, que Lacan et ses collĂšgues amateurs de puffs n’aient jamais songĂ©, en ces annĂ©es 1851-1853 oĂč La LumiĂšre rendait les honneurs Ă  Daguerre et au daguerrĂ©otype, que les mĂ©saventures de l’inventeur amĂ©ricain rappelaient celles de son prĂ©dĂ©cesseur français. Histoire d’un procĂ©dĂ© Ă©laborĂ© mais non divulguĂ©, dont la concrĂ©tisation complĂšte eĂ»t bel et bien rĂ©volutionnĂ© la photographie, l’affaire Hill prĂ©sente pourtant une ressemblance, et sans doute une filiation gĂ©nĂ©alogique, avec l’histoire de Daguerre et du daguerrĂ©otype. Je me bornerai ici Ă  esquisser des pistes, sous rĂ©serve d’une rĂ©ouverture plus complĂšte du dossier Hill. Fig. 8. L. Hill, quatre espĂšces d’oiseaux d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 29 Cf. F. Brunet, La Naissance de l’idĂ©e de photographie, Paris, Puf, 2000, p. 47-52, et Paul-Louis Ro ... 30 À commencer par les Humphrey et les Snelling, qui cherchaient Ă  organiser la corporation daguerrien ... 13Le mot de hillotype, forgĂ© par Humphrey pour le compte de Hill, dit dĂ©jĂ  une ressemblance au moins imaginaire du procĂ©dĂ© amĂ©ricain avec le daguerrĂ©otype comme son modĂšle français, ce mot visait Ă  faire Ă©poque, et les commentaires contemporains aussi bien que postĂ©rieurs sur la rĂ©volution hillotypique dĂ©crivent celle-ci comme une seconde naissance de la photographie, revendiquĂ©e aux États-Unis comme Ă©gale Ă  la premiĂšre. De mĂȘme, le mĂ©lange de propagande et de mutisme qui caractĂ©rise le comportement de Hill peut rappeler les paradoxes de Daguerre, qui, lui aussi, avait longuement hĂ©sitĂ© avant de publier, et multipliĂ© fuites et projets de souscription alors qu’il perfectionnait encore son procĂ©dĂ©, avant de lancer le “coup” Arago29. Dans une certaine vulgate postĂ©rieure Ă  1839, d’ailleurs, Daguerre sera dĂ©peint lui aussi comme un charlatan, un proto-Hill ayant volĂ© son secret et sa gloire Ă  un proto-NiĂ©pce, l’oncle de Saint-Victor. Cependant, la ressemblance entre Hill et Daguerre est surtout nĂ©gative Hill Ă©choue lĂ  oĂč Daguerre a rĂ©ussi, c’est-Ă -dire Ă©choue Ă  mettre en branle un processus commercial ou institutionnel de validation et de rĂ©munĂ©ration pour son invention. À cet Ă©gard, Hill est l’anti-Daguerre. Son Ă©chec a peut-ĂȘtre moins Ă  voir avec l’inachĂšvement de son procĂ©dĂ© qu’avec la faiblesse institutionnelle des États-Unis en 1850, faiblesse compensĂ©e, mais aussi accusĂ©e, par la presse, et dont sont trĂšs conscients les tĂ©moins amĂ©ricains de l’époque30. Fig. 9. L. Hill, homme et femme Ă  cheval d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 31 Un bon exemple de cette rĂ©fĂ©rence est l’espoir exprimĂ© dans un article du PAJ de 1851, que cite La ... 32 Émanant du comitĂ© sur les brevets, qui avait auditionnĂ© Hill, ce rapport Ă©tait inhabituel dans sa d ... 14Or ce rapprochement n’est pas seulement valable a posteriori, et il semble bien y avoir une filiation entre les deux affaires la longue sĂ©quence de non-publication du hillotype en 1851-1856 peut apparaĂźtre comme un remake manquĂ©, mais conscient chez certains acteurs de la sĂ©quence de divulgation du daguerrĂ©otype en 1835-1839. Il y a des raisons de supposer qu’au dĂ©but des annĂ©es 1850, et singuliĂšrement en 1851-1852 – annĂ©e de la mort de Daguerre, et annĂ©e oĂč La LumiĂšre ouvre une souscription pour un monument aux inventeurs de la photographie, dĂ©marche imitĂ©e Ă  New York –, Hill ou certains de ses parrains cherchent Ă  rejouer le succĂšs du daguerrĂ©otype en 1839. Quatre indices soutiennent ce qui, je le souligne, n’est qu’une hypothĂšse. D’abord, plusieurs textes, français et amĂ©ricains, montrent que la procĂ©dure de 1839 servit de rĂ©fĂ©rence pour le hillotype31, mĂȘme si elle n’avait guĂšre de chance d’ĂȘtre reproduite aux États-Unis. Un second indice suggĂ©rant au moins a contrario le poids de l’exemple français est l’attitude de Samuel Morse, parrain du hillotype puis dĂ©fenseur farouche du droit naturel » de Hill Ă  ne pas publier ni breveter. “Passeur” transatlantique expĂ©rimentĂ©, Morse connaĂźt par cƓur la fonction et l’éventuelle inanitĂ© des parrainages prestigieux ; en 1851-1853, tandis qu’il joue les Arago pour Hill, il est embarquĂ© dans une procĂ©dure judiciaire homĂ©rique sur le tĂ©lĂ©graphe, et c’est le dĂ©sir de soustraire son protĂ©gĂ© Ă  la rapacitĂ© des plaideurs qui le pousse Ă  persuader Hill de renoncer Ă  toute publication. Il y a en outre et surtout la dĂ©marche de Hill – convaincu semble-t-il, comme Daguerre, qu’un brevet Ă©tait inapplicable Ă  son procĂ©dĂ© chimique – auprĂšs du SĂ©nat amĂ©ricain, qui aboutit Ă  ce rapport surrĂ©aliste de mars 1853 oĂč le comitĂ©, aprĂšs avoir donnĂ© son aval au procĂ©dĂ©, conclut que la presse du moment » ne lui laisse d’autre recours, en guise de mesure pratique, que de placer son rapport dans les archives du SĂ©nat »32. Enfin, et sur tout un autre plan, on est frappĂ© de constater que plusieurs des estampes reproduites par Hill sur ses plaques exhibent des motifs français, voire une origine française, trahissant Ă  tout le moins un intĂ©rĂȘt marquĂ© pour la culture française, voire – pourquoi pas ? – l’éventuelle intention de montrer ses rĂ©sultats en France. 15Ces Ă©lĂ©ments de rĂ©flexion ne peuvent Ă  eux seuls valoir rĂ©examen du dossier Hill, l’un des plus Ă©pineux des dĂ©buts de la photographie. Ils devraient permettre nĂ©anmoins de dĂ©passer l’alternative traditionnellement proposĂ©e entre dĂ©couverte gĂ©niale et arnaque de camelot. Quand on accorde Ă  l’individu Hill le bĂ©nĂ©fice d’une dĂ©couverte pour lui reprocher du mĂȘme Ă©lan une cupiditĂ© barnumesque, on ne fait pas avancer l’histoire de cette premiĂšre invention de la photographie en couleurs – invention certes incomplĂšte, mais incontestablement avancĂ©e. On ne comprendra cette histoire, comme l’histoire des sciences et des techniques en gĂ©nĂ©ral, qu’en prenant toute la mesure des facteurs institutionnels, sociaux et politiques. Top of page Notes 1 Je remercie chaleureusement le National Museum of American History, Smithsonian Institution, Washington NMAH, et surtout Shannon Perich, conservatrice, pour son assistance gĂ©nĂ©reuse dans la consultation et la reproduction de ces prĂ©cieux documents. Les plaques sont, Ă  quelques exceptions prĂšs, des reproductions d’estampes en couleurs, pour la plupart en mauvais Ă©tat voir la description, accompagnĂ©e d’un rĂ©cit succinct de l’affaire, par Peter Liebhold, “Hillotypes a sad tale of invention”, History of Photography, vol. 24, n°1 2000, p. 52 ; les mieux conservĂ©es donnent l’impression d’une reproduction authentique, quoique fruste, des couleurs. Pour l’examen microscopique, l’analyse et des Ă©lĂ©ments de certification a posteriori de ces plaques, voir les Ă©tudes de Rinhart, Boudreau et Jacob citĂ©es aux notes 14, 15 et 16, qui sont par ailleurs les seules, Ă  ma connaissance, Ă  inclure des reproductions. Dans cet article, je suis seul responsable des traductions, Ă  l’exception de celles que j’emprunte aux auteurs français du xixe siĂšcle. 2 Levi Hill, The Magic Buff and Other Improvements, Lexington, Holmes & Grey, 1850 brochure publiĂ©e en 4e partie de la réédition d’un ouvrage du mĂȘme auteur paru en 1849 et intitulĂ© A Treatise on Daguerreotype. 3 Daguerreian Journal, vol. 2 1851, p. 17, cit. in Beaumont Newhall, The History of Photography, 5e Ă©d., New York, MoMA, 1982, p. 269. Ce commentaire, oĂč Humphrey invente le mot “hillotype”, conforme l’annonce du procĂ©dĂ© au modĂšle de l’invention rĂ©volutionnaire cf. infra. Pour d’autres exemples de ces premiĂšres rĂ©actions, voir Robert Taft, Photography and the American Scene A Social History, 1839-1889, New York 1938, Dover, 1964, p. 87-90 ; Merry A. Foresta et John Wood, Secrets of the Dark Chamber, The Art of the Daguerreotype, National Museum of American Art, Washington, Smithsonian Institution Press, 1995 voir 4 AprĂšs lui avoir conseillĂ© au contraire de publier cf. P. Liebhold, art. cit., et Kenneth Silverman, Lightning Man The Accursed Life of Samuel Morse, New York, Knopf, 2003, p. 306 ; sur Morse et le daguerrĂ©otype, François Brunet, “Samuel Morse, pĂšre de la photographie amĂ©ricaine’”, Études photographiques, n°15, p. 4-30. 5 Ce traitĂ© aujourd’hui trĂšs rare a Ă©tĂ© rééditĂ© par Carnation Press, 1992 ; extraits dans Foresta et Wood, op. cit., p. 259-260. 6 Marcus Root, The Camera and the Pencil Philadelphie, 1864, repr. Pawlet, Helios, 1971, intr. de B. Newhall, p. 316, 376. 7 Cit. in B. Newhall, op. cit., p. 272. 8 Josef-Maria Eder, History of Photography 1932, New York, Dover, 1978, p. 316. 9 Exception notable, la petite Histoire de la photographie de Jean-A. Keim Paris, Puf, “Que-sais-je ?”, 1979 concluait prudemment [
] la question est encore discutĂ©e de savoir si Hill Ă©tait un grand inventeur ou un imposteur » p. 119. 10 B. Newhall, op. cit., p. 272. 11 Naomi Rosenblum, Une histoire mondiale de la photographie, Paris, New York et Londres, Abbeville Press, 1992, p. 448. 12 R. Taft, op. cit., p. 91. B. Newhall poursuivit lui-mĂȘme l’enquĂȘte dans The Daguerreotype in America, New York, Duell, Sloan & Pearce, 1961. 13 Don en 1933 du Dr John Garrison, gendre de Levi Hill, comprenant, outre un portrait de l’inventeur et un exemplaire du traitĂ© de 1856, 62 plaques obtenues par hilectromy », selon la lettre d’accompagnement NMAH, Levi Hill Daguerreotypes, Access File ; P. Liebhold, art. cit.. Cette collection considĂ©rable est restĂ©e longtemps ignorĂ©e pour la revue Image de Rochester, en 1952, aucun exemple [de hillotype] n’est connu » “The Misadventures of Hill”, Image, vol. 1, n°5 [mai 1952], p. 2. 14 Floyd et Marion Rinhart, The American Daguerreotype, Athens, University of Georgia Press, 1981, p. 223 ; cf. F. et M. Rinhart, American Daguerreian Art, New York, Clarkson N. Potter, 1967, p. 59-62 et 67. 15 Joseph Boudreau, “Color Daguerreotypes Hillotypes Recreated”, in Eugene Ostroff, ed., Pioneers of Photography, Their Achievements in Science and Technology, Springfield, The Society for Imaging Science and Technology, 1987, p. 189-198, avec des analyses spectromĂ©triques et crystallographiques. 16 Michael G. Jacob, Il Dagherrotipo a colori, Technische e conservazione, Florence, Nardini, 1992, p. 71-81, english translation, p. 9. La formule, curieusement mythologique, suggĂšre que l’invention de la photographie en couleurs se prĂ©sente encore aujourd’hui comme une seconde invention de la photographie. 17 Cf. J. Boudreau, p. 198 ; F. et M. Rinhart, art. cit. Voir aussi, sur le thĂšme des injustices de l’histoire, Herbert Keppler, “The Horrible Fate of Levi Hill Inventor of Color Photography”, Popular Photography, juillet 1994, p. 42-43, et P. Liebhold, art. cit. 18 J. Wood, “The Secret Revealed Literature of the Daguerreotype”, in M. A. Foresta et J. Wood, op. cit., p. 215. Cf. J. Wood, ed., America and the Daguerreotype, Iowa City, University of Iowa Press, 1991. 19 Louis Figuier, Exposition et histoire des principales dĂ©couvertes scientifiques modernes, Ă©d. consultĂ©e 3e Ă©d., Paris, Masson-Langlois et Leclercq, 1854, t. 2, p. 73-84. La LumiĂšre du 29 janvier 1853 notait dans son compte rendu de la 2e Ă©dition que Figuier rend justice aux travaux de nos compatriotes, en chĂątiant le charlatanisme intĂ©ressĂ© du rĂ©vĂ©rend M. Hill, de New York » vol. 3, n° 5, p. 19. Voir aussi L. Figuier, Les Merveilles de la science, Paris, Furne et Jouvet, vol. 3 [187?], p. 71 sq., et le reprint sous le titre La Photographie, Laffitte, 1983 prĂ©sentĂ© comme basĂ© sur l’édition de 1888, p. 76-79. Dans ces deux textes, Figuier conclut son rĂ©cit en expliquant que la comĂ©die » a dĂ» finir, et que le public s’est aperçu, comme dans la piĂšce de Shakespeare, que le hillotype avait causĂ© beaucoup de bruit pour rien ». 20 Voir Ernest Lacan, Esquisses photographiques, Paris, Grassart/Gaudin, 1856, p. 52-53 ; et Gaston Tissandier, La Photographie, 3e Ă©d., Paris, Hachette, 1882, p. 184-185, qui cite Alexandre Ken. 21 Philippe Roger, L'Ennemi amĂ©ricain. GĂ©nĂ©alogie de l'antiamĂ©ricanisme français, Paris, Seuil, 2002, notamment p. 61-98 sur le Second Empire. Sur le goĂ»t français de cette pĂ©riode pour les figures amĂ©ricaines du boniment humbug et de l’escroquerie hoax, voir Philippe Hamon, “Images Ă  lire et images Ă  voir images amĂ©ricaines’ et crise de l’image au xixe siĂšcle 1850-1880”, in StĂ©phane Michaud et al., Ă©d., Usages de l’image au xixe siĂšcle, Paris, CrĂ©aphis, 1992, p. 240. Sur la fortune particuliĂšre des mots "puff" et "puffisme", voir aussi l'analyse de Joelle Menrath, "'Le pied dans le plat' les 'images amĂ©ricaines' dans la littĂ©rature française", in Georgy Katzarov dir., Regards sur l'antiamĂ©ricanisme. Une histoire culturelle, Paris, L'Harmattan/MusĂ©e d'Art amĂ©ricain de Giverny, 2004, p. 85-93. 22 Voir par exemple Lacan, op. cit., p. 147-149, et les rĂ©fĂ©rences Ă  la photographie en AmĂ©rique dans les sommaires de La LumiĂšre. 23 R. Taft, op. cit., p. 84-87 ; William Welling, Photography in America The Formative Years 1839-1900, 1978, Albuquerque, University of New Mexico Press, 1987, p. 81-91 sq. ; sur la France, voir AndrĂ© Gunthert, “L’institution du photographique. Le roman de la SociĂ©tĂ© hĂ©liographique », Études photographiques, n° 12 novembre 2002, p. 37-63. 24 Cf. La LumiĂšre, vol. 1, n° 17 1er juin 1851, p. 67. DĂšs le 5 aoĂ»t, Lacan cite un autre article du PAJ, beaucoup plus rĂ©ticent, en soulignant a posteriori des soupçons » et des doutes » antĂ©rieurs n°26, p. 101-102. Cette surenchĂšre au doute s’alimente de la querelle qui naĂźt alors outre-Atlantique entre les dĂ©fenseurs de Hill et les partisans de NiĂ©pce de Saint-Victor, lequel vient de publier son mĂ©moire sur l’hĂ©liochromie et se voit vantĂ© pour son attitude d’ouverture scientifique. Le 17 aoĂ»t n° 28, p. 110, La LumiĂšre traduit un article du PAJ de juillet qui, publiant le mĂ©moire de NiĂ©pce de Saint-Victor, exprime l’espoir qu’avant peu le gĂ©nie de nos artistes amĂ©ricains n’accomplisse ce grand desideratum », la fixation des Ă©preuves colorĂ©es, tout en soulignant que Hill devrait en tout cas partager les honneurs de sa dĂ©couverte avec son compĂ©titeur de l’ancien monde » ; et Lacan d’ironiser sur la postĂ©ritĂ© et la place qu’elle voudra bien faire, Ă  cĂŽtĂ© de Hill, Ă  un M. NiĂ©pce, qui cependant n’était pas amĂ©ricain. » Ce parcours s’achĂšve le 12 octobre 1851 n°36, p. 142. 25 La LumiĂšre, 6 mars 1852 vol. 2, n°11, p. 41-42.Toujours appuyĂ© sur des sources amĂ©ricaines, le texte français réécrit ces dĂ©nonciations surtout morales dans le vocabulaire mythologique du bateleur », de son puff » et de son piĂ©destal de carton ». C’est aussi dans cet article que Lacan se livre Ă  une computation des profits du rĂ©vĂ©rend Hill une somme d’environ 200 000 F, une fortune !
 », surtout par contraste avec le dĂ©nuement de NiĂ©pce, qui, lui, ne fait pas de bruit et n’annonce rien ; il travaille et il rĂ©vĂšle. » Ce dĂ©nouement » sera suivi le 10 avril 1852 vol. 2, n° 16, p. 62 d’un Ă©pilogue » dans lequel Lacan brocarde violemment l’ infatigable philanthrope » Hill et ses Ɠuvres de bienfaisance ». 26 “Nouvelles d’AmĂ©rique”, La LumiĂšre, 27 novembre 1852 vol. 2, n° 49, p. 193-194. La lettre-manifeste de Hill, adressĂ©e Ă  la confrĂ©rie daguerrienne et au public en gĂ©nĂ©ral », avait Ă©tĂ© publiĂ©e le 26 octobre dans le New York Daily Times et reprise dans l’American Artisan du 6 novembre, source de la traduction française. Cette pĂ©tition intervenait alors que Hill avait reçu de nombreux tĂ©moignages et certificats favorables, les plus importants Ă©tant ceux de Samuel Morse, publiĂ©s dans le National Intelligencer du 8 octobre 1852 dans ce texte, repris dans le SA du 23 octobre, Morse dĂ©clarait que cette invention Ă©tait aussi remarquable que la dĂ©couverte originale de la photographie par Daguerre » et le New York Times du 26 octobre ; voir sur tout ceci F. et M. Rinhart, The American Daguerreotype, op. cit., p. 217-218 et K. Silverman, op. cit., p. 307. La LumiĂšre ne fit nullement Ă©tat de ces tĂ©moignages trĂšs favorables, mais seulement des nouvelles attaques du SA et du PAJ contre Hill, son goĂ»t du secret et la tonalitĂ© agressive de son manifeste. 27 En avril 1852 dĂ©jĂ , Hill avait fait Ă©tat Ă  Samuel Morse de sa dĂ©fiance Ă  l’égard des savants français », qu’il soupçonnait de vouloir sauter sur mon trĂ©sor, et cela dans mon pays natal » Levi Hill Ă  Samuel Morse, 26 avril 1852, Samuel Morse Papers, Library of Congress, General Correspondence ; cf. K. Silverman, op. cit., p. 306. 28 Le feuilleton dĂ©gĂ©nĂ©ra en 1853 en controverse franco-française, entre Lacan et La LumiĂšre d’un cĂŽtĂ©, l’abbĂ© Moigno et le Cosmos, revue Ă©clectique qui eut un temps l’ambition de dĂ©trĂŽner la prĂ©cĂ©dente, de l’autre – controverse qui voit notamment l’abbĂ© Moigno, d’abord violemment hostile Ă  Hill et aux tĂ©moignages de complaisance » de Morse Cosmos, vol. 2, p. 39-41, 5 dĂ©cembre 1852, se muer en un partisan Ă©phĂ©mĂšre mais ardent de Hill et de Jason Campbell, et se livrer sur des colonnes entiĂšres de Cosmos Ă  de savantes critiques philologiques des traductions du SA fournies par La LumiĂšre ibid., p. 89-90. Lacan concluait en dĂ©clarant, d’un ton entendu, pouvoir comprendre la sympathie de M. l’abbĂ© Moigno pour le rĂ©vĂ©rend Hill » M. Hill et le Cosmos », La LumiĂšre, 4 juin 1853, vol. 3, n° 23, p. 90. Le 17 fĂ©vrier 1855, dans le dernier entrefilet de La LumiĂšre sur le hillotype, Lacan ironisera sur la parution d’un nouveau livre de Hill, toujours le mĂȘme et toujours nouveau » vol. 5, p. 26. Mais ce livre ne sera pas commentĂ©, pas plus que le traitĂ© de 1856. Ultime preuve de la mode française du hillotype, la Revue photographique, apparue en dĂ©cembre 1855, y consacre le 5 janvier 1856 un article subodorant une nouvelle mystification » vol. 1, n° 3, p. 34. 29 Cf. F. Brunet, La Naissance de l’idĂ©e de photographie, Paris, Puf, 2000, p. 47-52, et Paul-Louis Roubert, L’Introduction du modĂšle photographique dans la critique d’art en France 1839-1859, thĂšse de doctorat, UniversitĂ© de Paris I, juin 2004, p. 31-57. 30 À commencer par les Humphrey et les Snelling, qui cherchaient Ă  organiser la corporation daguerrienne pour la guĂ©rir de sa rĂ©putation de charlatanisme cf. les textes citĂ©s par W. Welling, op. cit., p. 96, 107-109. On peut prĂ©sumer que l’affaire Hill a contribuĂ© Ă  favoriser la formation institutionnelle de la corporation. 31 Un bon exemple de cette rĂ©fĂ©rence est l’espoir exprimĂ© dans un article du PAJ de 1851, que cite La LumiĂšre dans son compte rendu du 1er juin 1851 que le gouvernement des États-Unis Ă©pargnera Ă  M. Hill la nĂ©cessitĂ© de prendre un brevet pour protĂ©ger ses droits, en lui achetant, au profit du monde entier, sa prĂ©cieuse dĂ©couverte » vol. 1, p. 67. Cette piste serait Ă  approfondir du cĂŽtĂ© amĂ©ricain, oĂč l’aspiration Ă  une divulgation dĂ©mocratique » semble avoir Ă©tĂ© rĂ©pandue, sinon partagĂ©e par Hill lui-mĂȘme. 32 Émanant du comitĂ© sur les brevets, qui avait auditionnĂ© Hill, ce rapport Ă©tait inhabituel dans sa dĂ©marche et Ă©tonnant dans ses attendus et ses conclusions cf. P. Rinhart, The American Daguerreotype, op. cit., p. 220-221 ; il mĂ©rite une analyse approfondie. Il fut critiquĂ© par le SA du 26 mars 1853 vol. 8, p. 224.Top of page List of illustrations Caption Fig. 1. L. Hill, femme tenant un drap d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855, Photographic History Collection, National Museum of American History, Smithsonian Institution. Nota bene le crĂ©dit de cette image, commun Ă  toutes les illustrations de l’article, ne srea pas rĂ©pĂ©tĂ© dans les lĂ©gendes suivantes. URL File image/jpeg, 328k Caption Fig. 2. L. Hill, cavalier chutant de son cheval d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 416k Caption Fig. 3. L. Hill, discussion de soldats avec un drapeau français d’aprĂšs peinture ou estampe, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, hillotype, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 376k Caption Fig. 4. L. Hill, la CĂšne d’aprĂšs une peinture ou estampe, hillotype, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 336k Caption Fig. 5. L. Hill, portrait d’homme de style napolĂ©onien d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 412k Caption Fig. 6. L. Hill, nature morte d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 448k Caption Fig. 7. L. Hill, paysage d’aprĂšs nature, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 348k Caption Fig. 8. L. Hill, quatre espĂšces d’oiseaux d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 356k Caption Fig. 9. L. Hill, homme et femme Ă  cheval d’aprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 617k Top of page References Bibliographical reference François Brunet, “Le point de vue français dans l’affaire Hill”, Études photographiques, 16 2005, 122-139. Electronic reference François Brunet, “Le point de vue français dans l’affaire Hill”, Études photographiques [Online], 16 Mai 2005, Online since 09 September 2008, connection on 17 August 2022. URL of page 6 infos Ă  retenir sur les rĂ©parations versĂ©es par HaĂŻti Ă  la FranceVoici ce que les correspondants du New York Times ont appris sur les sommes qu’HaĂŻti a dĂ» verser aprĂšs avoir chassĂ© les colons français lors de la premiĂšre rĂ©volte d’esclaves victorieuse du monde Images Group, via Getty ImagesPublished May 20, 2022Updated May 25, 2022Un État dĂ©faillant. Un piĂšge Ă  aide humanitaire. Une terre maudite tant par la nature que par la nature figure parmi les pays les plus pauvres de la planĂšte, mais la sympathie qu’attirent ses souffrances sans fin se teinte souvent de remontrances et de leçons de morale quant Ă  la corruption et Ă  la mauvaise gestion qui l’ sait que les HaĂŻtiens ont chassĂ© leurs maĂźtres esclavagistes français dont la brutalitĂ© Ă©tait notoire, puis proclamĂ© leur indĂ©pendance en 1804. C’est la premiĂšre nation du monde moderne Ă  ĂȘtre nĂ©e d’une rĂ©volte d’ sait moins ce qui est advenu deux dĂ©cennies plus tard. Les Français sont revenus Ă  HaĂŻti sur des navires de guerre pour lui dĂ©livrer un ultimatum ahurissant. Ils ont sommĂ© le pays, qui avait dĂ©jĂ  conquis sa libertĂ© au prix de son sang, de lui verser une colossale somme d’argent en espĂšces. Sinon, ce serait la gĂ©nĂ©rations successives de descendants d’esclaves ont ainsi dĂ» payer les hĂ©ritiers de leurs anciens maĂźtres avec des fonds qui auraint mieux servi Ă  construire des Ă©coles, des routes, des cliniques et Ă  faire tourner l’ question plane depuis des annĂ©es Ă  laquelle les journalistes du New York Times se sont confrontĂ©s au fil de leur enquĂȘte Et si ? Et si HaĂŻti n’avait pas Ă©tĂ© pillĂ© depuis sa naissance par des puissances extĂ©rieures, par des banques Ă©trangĂšres et par ses propres dirigeants ? De quels moyens supplĂ©mentaires le pays aurait-il disposĂ© pour se construire ?Pour y rĂ©pondre, pour quantifier le montant exact payĂ© par les HaĂŻtiens pour leur libertĂ©, notre Ă©quipe de correspondants a passĂ© 13 mois Ă  fouiller les archives et les bibliothĂšques de trois continents. Voici les conclusions de leur enquĂȘte que nous publions cette Rios pour The New York TimesLe point de dĂ©part la Double DetteEn 1825, un navire de guerre français hĂ©rissĂ© de canons surgit dans le port de la capitale haĂŻtienne. À bord, un Ă©missaire du roi Charles X qui vient livrer une requĂȘte ahurissante la France exige des rĂ©parations de la part du peuple qu’elle a jadis ce sont les vaincus qui paient des rĂ©parations, pas les vainqueurs. Dix ans auparavent, la France avait dĂ» en verser Ă  ses voisins europĂ©ens suite aux dĂ©faites militaires de NapolĂ©on — dont les forces, soit dit en passant, avaient ont aussi Ă©tĂ© vaincues par les HaĂŻtiens. Mais HaĂŻti est trĂšs isolĂ© et n’a aucun vĂ©ritable alliĂ©. Le pays redoute d’ĂȘtre de nouveau envahi et a un besoin vital de commercer avec d’autres somme exigĂ©e est de 150 millions de francs français, Ă  verser en cinq tranches annuelles. C’est bien au-dessus des moyens du France ajoute alors une condition pour rĂ©gler ses paiements le pays devra emprunter uniquement auprĂšs de banques françaises. Ce rocher de Sisyphe est ce qu’on appelle la Double coĂ»t vĂ©ritable pour HaĂŻti, hier et encore aujourd’huiThe New York Times a traquĂ© chaque paiement effectuĂ© par HaĂŻti sur une pĂ©riode de 64 ans. Leur total se monte Ă  560 millions de dollars en valeur le dĂ©ficit pour le pays ne se mesure pas simplement par l’addition des sommes rĂ©glĂ©es au fil des ans Ă  la France et Ă  d’autres franc expĂ©diĂ© vers des coffres-forts banaires de l’autre cĂŽtĂ© de l’Atlantique est un franc qui ne circule pas parmi les paysans, les ouvriers et les commerçants haĂŻtiens, un franc qui n’est pas investi pour construire des ponts, des Ă©coles ou des usines. Un franc, donc, qui ne peut pas contribuer Ă  la construction et la prospĂ©ritĂ© de la correspondants ont parcouru des milliers d’archives financiĂšres et ont consultĂ© 15 Ă©conomistes internationalement reconnus. Ils sont arrivĂ©s Ă  la conclusion que les paiements Ă  la France ont coĂ»tĂ© Ă  HaĂŻti entre 21 et 115 milliards de dollars en perte de croissance Ă©conomique sur la longue durĂ©e. Cela reprĂ©sente jusqu’à huit fois la taille de l’économie entiĂšre d’HaĂŻti en “le nĂ©ocolonialisme par la dette”, dit Thomas Piketty, l’un des Ă©conomistes que nous avons rencontrĂ©s. “Cette fuite a totalement perturbĂ© le processus de construction de l’État”Et ce n'Ă©tait que le dĂ©but. La double dette a contribuĂ© Ă  prĂ©cipiter HaĂŻti dans une spirale d’endettement qui l’a paralysĂ© pendant plus d’un Lima pour The New York TimesPour une banque française, c’est la poule aux oeufs d’orAprĂšs avoir saignĂ© HaĂŻti avec sa demande de rĂ©paration, la France change de tactique. Ce sera la main tendue d’un partenaire en 1880, HaĂŻti fĂȘte la crĂ©ation de sa premiĂšre banque nationale aprĂšs un demi-siĂšcle de paiements Ă©crasants liĂ©s Ă  la double dette. C’est ce type d’institution qui en Europe sert Ă  financer la construction de chemins de fers et d’ la Banque Nationale d’HaĂŻti n’a d’haĂŻtien que son nom. Elle est en rĂ©alitĂ© une Ă©manation de la banque française CrĂ©dit Industriel et Commercial, ou CIC. Elle contrĂŽlera la banque nationale d’HaĂŻti depuis Paris et prĂ©lĂšvera des commissions sur chaque transaction effectuĂ©e. Les archives retrouvĂ©es par The New York Times montrent de façon claire que le CIC a siphonnĂ© des dizaines de millions de dollars Ă  HaĂŻti au bĂ©nĂ©fice d’investisseurs français et accablĂ© ses gouvernement de prĂȘts HaĂŻtiens dĂ©chantent vite quand ils rĂ©alisent que quelque chose ne tourne pas rond.“N’est-ce pas drĂŽle”, fait remarquer un Ă©conomiste haĂŻtien, “qu’une banque qui prĂ©tend venir au secours d’un trĂ©sor public obĂ©rĂ© commence, au lieu d’y mettre de l’argent, par emporter tout ce qu’il y avait de valeur ?”ImageCredit...Getty ImagesPour les États-Unis, HaĂŻti est une caisse enregistreuseQuand les militaires amĂ©ricains envahissent HaĂŻti Ă  l’étĂ© 1915, leur prĂ©texte officiel est que le pays est trop pauvre et trop instable pour ĂȘtre laissĂ© Ă  lui-mĂȘme. Le secrĂ©taire d’État des Etats-Unis Robert Lansing ne cache pas son mĂ©pris de la “race africaine” et prĂ©sente l’occupation comme une mission civilisatrice destinĂ©e Ă  mettre fin Ă  “l’anarchie, la sauvagerie et l’oppression”.Mais d’autres motivations perçaient depuis l’hiver prĂ©cĂ©dent. En dĂ©cembre 1914, un petit nombre de Marines avaient franchi le seuil de la banque nationale d’HaĂŻti pour en ressortir avec 500 000 dollars en or. Quelques jours plus tard, l’or reposait dans le coffre d’une banque Ă  Wall Street.“J’ai contribuĂ© Ă  faire d’HaĂŻti et de Cuba des coins oĂč les gars de la National City Bank pouvaient se faire de jolis revenus”, avouera quelques annĂ©es plus tard le gĂ©nĂ©ral qui avait commandĂ© les forces amĂ©ricaines en HaĂŻti et qui reconnaĂźtra avoir Ă©tĂ© un “racketteur au service du capitalisme”.C’est sous pression de la National City Bank, l’ancĂȘtre du gĂ©ant bancaire Citigroup, et d’autres acteurs importants de Wall Street que Washington prend le contrĂŽle d’HaĂŻti et de ses finances, comme le rĂ©vĂšlent les dĂ©cennies d’archives, de rapports financiers et de correspondances diplomatiques que The New York Times a États-Unis sont la puissance dominatrice en HaĂŻti au cours des dĂ©cennies suivantes ils dissolvent son parlement manu militari, exĂ©cutent des milliers de citoyens et expĂ©dient une grande partie des revenus du pays Ă  des banquiers Ă  New York. Pendant ce temps, les paysans qui travaillent Ă  les enrichir vivent au seuil de la retire tout de mĂȘme quelques bĂ©nefices tangibles de l’occupation amĂ©ricaine, estiment les historiens construction d’hĂŽpitaux, 1 200 km de routes et une fonction publique plus efficace. Mais Ă  quel prix les AmĂ©ricains Ă©tablissent le travail forcĂ© pour la construction des routes. Les soldats amĂ©ricains, non contents d’attacher les HaĂŻtiens avec des cordes et de les faire travailler sans rĂ©munĂ©ration, tirent sur ceux qui tentent de une pĂ©riode de dix ans, un quart du revenu total d’HaĂŻti sert Ă  rembourser des dettes contrĂŽlĂ©es par la National City Bank et sa filiale, d’aprĂšs les informations contenues dans les 20 rapports annuels de fonctionnaires amĂ©ricains que le Times a annĂ©es, les AmĂ©ricains aux commandes des finances d’HaĂŻti consacrent une plus grande part Ă  leur rĂ©munĂ©ration et au rĂšglement de leurs frais qu’au budget de santĂ© du pays, qui compte deux milions d’ ImagesUn flĂ©au intĂ©rieur la corruption“Ils ont Ă©tĂ© trahis par leurs propres frĂšres, et ensuite par les puissances Ă©trangĂšres.”Ce sont les mots de Georges Michel, un historien haĂŻtien qui, comme nombre d’experts d’HaĂŻti, assure que l’infortune du pays ne peut s’expliquer sans reconnaĂźtre le profond ancrage de sa culture de la fonctionnaire haĂŻtien au 19Ăšme siĂšcle conclut un accord avantageux pour une banque en France — pour ensuite y prend sa retraite ?“Ce n’est pas le premier exemple d’un fonctionnaire haĂŻtien qui brade les intĂ©rĂȘts de son pays pour son profit personnel”, dĂ©plore M. Michel. “Je dirais que c’est presque une rĂšgle”.Les dirigeants haĂŻtiens ont toujours fait main basse sur les richesses du pays. Il arrive mĂȘme qu’on entende Ă  la radio des Ă©lus parlementaires discuter ouvertement des pots-de-vin qu’ils touchent. Nombre d’oligarques s’enrichissent Ă  la tĂȘte de monopoles lucratifs et ne paient qu’un minimum d’impĂŽts. Transparency International classe le pays parmi les plus corrompus du un problĂšme qui remonte accordant le prĂȘt de 1875, les banquiers français ont d’emblĂ©e prĂ©levĂ© 40 % de son montant total. Le reliquat a essentiellement servi Ă  rembourser d’autres dettes, et une petite part a disparu dans les poches de fonctionnaires haĂŻtiens vĂ©reux qui, pointent les historiens, s’enrichissaient aux dĂ©pens du sort de leur siĂšcle plus tard, quand les HaĂŻtiens Ă©lisent Ă  la prĂ©sidence un mĂ©decin Ă©rudit et d’ñge mĂ»r appelĂ© François Duvalier, les perspectives du pays sont au vert. Pour la premiĂšre fois depuis plus de 130 ans, HaĂŻti n’a plus Ă  porter le fardeau d’une dette internationale est en 28 annĂ©es suivantes verront Duvalier et son fils imposer une dictature notoirement corrompue et brutale. Les professionnels haĂŻtiens prennent la fuite. Un pays dĂ©jĂ  dans la misĂšre s’enfonce encore davantage, tandis que les Duvalier dĂ©tournent Ă  leur profit des millions de n’a peut-ĂȘtre jamais Ă©tĂ© aussi Rios pour The New York TimesL’histoire qu’on n’enseigne pas en FranceLa double dette a largement disparu des mĂ©moires. Des gĂ©nĂ©rations de Français ont copieusement profitĂ© des exploits financiers de leurs ancĂȘtres mais rien de cela n’est enseignĂ© dans les salles de classe. The New York Times Times s’est entretenu avec une trentaine de descendants de familles ayant reçu, jadis, des paiements au titre de la double dette d’HaĂŻti. Pour la plupart, ils tombent des nues. “C’est une partie de l’histoire de ma famille que je ne connaissais pas”, s’étonne un descendant de sixiĂšme gĂ©nĂ©ration de la premiĂšre femme de n’est pas un hasard. La France a tout fait pour gommer ce chapitre de son histoire, ou du moins le HaĂŻti mĂȘme, il Ă©tait mal connu jusqu’à ce qu’en 2003, le prĂ©sident Jean-Bertrand Aristide Ă©lectrise les foules en dĂ©nonçant la dette imposĂ©e par la France et en exigeant des France a vite fait de le discrĂ©diter. Laisser parler de rĂ©parations est hautement risquĂ© pour une nation dont d’autres anciennes colonies souffrent encore de sĂ©quelles de leur exploitation. De l’aveu mĂȘme de l’ambassadeur de Français en HaĂŻti Ă  l’époque, la demande est de l’“explosif”.“Il fallait essayer de la dĂ©samorcer”, Aristide a mĂȘme avancĂ© un chiffre prĂ©cis de ce que la France doit Ă  HaĂŻti, s’attirant d’ailleurs des railleries. Mais le calcul par The New York Times des pertes subies par HaĂŻti s’avĂšre Ă©tonemment proche de l’estimation . Il se peut mĂȘme qu’il ait Ă©tĂ© trop 2004, M. Aristide s’est retrouvĂ© dans un avion, Ă©vincĂ© au moyen d’une opĂ©ration orchestrĂ©e conjointement par les États-Unis et la France. AmĂ©ricains et Français justifient encore l’éviction au titre de la nĂ©cessitĂ© de stabiliser HaĂŻti, alors en proie Ă  des troubles. Mais avec le recul, un autre ancien ambassadeur concĂšde qu’il y avait sans doute d’autres destitution du prĂ©sident haĂŻtien, a-t-il dit au New York Times, Ă©tait “probablement un peu liĂ©e” aussi Ă  sa demande de rĂ©parations. De DiastĂšme Avec Alban Lenoir, Samuel Jouy, Paul Hamy, Olivier Chenille AnnĂ©e 2015 Pays France Genre Drame RĂ©sumĂ© Avec ses copains, Braguette, Grand-Guy, Marvin, Marco cogne les Arabes et colle les affiches de l’extrĂȘme droite. Jusqu’au moment oĂč il sent que, malgrĂ© lui, toute cette haine l’abandonne. Mais comment se dĂ©barrasser de la violence, de la colĂšre, de la bĂȘtise qu’on a en soi ? C’est le parcours d’un salaud qui va tenter de devenir quelqu’un de bien. Avis On a beaucoup parlĂ© du film de DiastĂšme ces derniĂšres semaines. PrĂ©sence du super-hĂ©ros Alban Lenoir dans un rĂŽle sombre et sĂ©rieux, polĂ©miques Ă  rallonge, Ă©loge d’une initiative originale et courageuse, cette Ă©popĂ©e d’un skin qui change de peau Ă  travers l’Histoire de l’ExtrĂȘme Droite a fait couler beaucoup d’encre. Et surtout, impossible de faire un pas sans voir le film constamment mis en parallĂšle avec le film de Tony Kaye, American History X. Sur les forums, dans les medias, dans la promo du mĂ©trage, la comparaison se fait automatiquement. Il faut dire que le sujet similaire, le climat tout aussi fiĂ©vreux autour de sa sortie et mĂȘme le titre analogue sont lĂ  pour pousser Ă  la filiation avant mĂȘme que les spectateurs n’aient vu le film. Pour ma part, je n’avais jamais vu le film portĂ© par Edward Norton. Pas que l’envie m’ait manquĂ©, mais par la force des choses, ça ne s’était jamais fait l’histoire de ma vie sentimentale. AprĂšs avoir vu Un Français, je me suis dit qu’il Ă©tait temps de combler cette lacune, dĂ©jĂ  pour ma culture cinĂ©matographique personnelle, et ensuite pour voir si, vraiment, la deuxiĂšme rĂ©alisation de DiastĂšme pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme la version francisĂ©e du film de Kaye. Le constat est sans appel. La comparaison entre deux films, mĂȘme reliĂ© par un sujet et une rĂ©alisation assez proches, est toujours compliquĂ©e, chaque film Ă©tant une somme d’idĂ©es et de vellĂ©itĂ©s trop unique pour ĂȘtre jugĂ©e sur ses similitudes avec une autre Ɠuvre. Pourtant force est de constater qu’un Français rate tout ce qu’American History X rĂ©ussissait. De son homologue yankee, il semble n’avoir retenu que les rares excĂšs outranciers qui dĂ©notaient un peu dans la subtilitĂ© gĂ©nĂ©rale. On retrouve donc la copine unilatĂ©rale qui semble n’ĂȘtre lĂ  que pour ĂȘtre une caricature fasciste, ou le concert 100% nazis qui insiste tellement sur les accoutrements, les gestes et les Sieg Heil de la chanson, que la peinture du mouvement devient complĂštement artificielle. Il en est de mĂȘme pour toute la durĂ©e du film, oĂč les skinheads sont des monstres vocifĂ©rants uniquement vus par le prisme de leurs exactions, oĂč les partisans d’ExtrĂȘme Droite ne sont caractĂ©risĂ©s que par leurs paroles racistes, et oĂč la radio annonce la diffusion du sketch de Coluche Le CRS arabe » quand le hĂ©ros entame sa rĂ©demption. Du surlignage arbitraire qui accumule tant les stĂ©rĂ©otypes que rien ne paraĂźt vrai, et ce dĂšs la premiĂšre scĂšne. Pourtant on peut facilement imaginer que ces situations ont effectivement existĂ©, que de vĂ©ritables personnes ont pu avoir les mĂȘmes comportements ou prononcer les mĂȘmes paroles. Seulement en tant que rĂ©alisateur, il ne faut jamais oublier que le prisme du cinĂ©ma est un miroir grossissant. Sorti du documentaire, un film est une parenthĂšse fictive, une bulle qui concentre tellement la rĂ©alitĂ© qu’elle ne se marie pas toujours trĂšs bien avec l’absurditĂ© parfois peu crĂ©dible » de la vie rĂ©elle, et, sorti des Ă©vĂ©nements historiques ou des symptĂŽmes mĂ©dicaux avec lesquels on ne peut pas tricher quelle que soit leur nature, il faut toujours faire trĂšs attention Ă  la façon dont on dĂ©peint un univers rĂ©el sur Ă©cran, de peur qu’il finisse par sonner faux. D’autant qu’au lieu de vouloir dĂ©crire une sociĂ©tĂ© dans son entier par des dĂ©tails, comme c’est le cas dans Un Français, les deux exemples citĂ©s plus haut sont, dans son alter ego amĂ©ricain, non seulement des exemples prĂ©cis d’un groupe particulier, fermĂ© sur lui mĂȘme, au sein d’une communautĂ© qu’on imagine bien plus large, mais leur excĂšs existe surtout pour mettre en avant le changement opĂ©rĂ© par le hĂ©ros Derek, et sa prise de position par rapport Ă  son ancienne famille » qu’il voit maintenant comme un groupuscule ridicule et caricatural. Toute la partie prĂ©sent » d’American History X est dĂ©crite du point de vue de son hĂ©ros repenti. Et c’est exactement ce qui manque principalement Ă  Un Français un point de vue. Entre recul objectif et introspection, DiastĂšme ne semble jamais savoir sur quel pied danser, ne semble jamais savoir s’il doit faire de l’histoire du Front national son sujet ou sa toile de fond, s’il doit se concentrer sur l’évolution de son protagoniste principal qui du coup ne sera jamais analysĂ©e et Ă©tudiĂ©e comme dans le film de Kaye, juste imposĂ©e ou au contraire dĂ©crire son effet sur les personnes qui gravitent autour de lui au fil des ans. Ce qui empĂȘche au final le film d’avoir la moindre consistance, la moindre substance. On ne s’attache Ă  aucun personnage puisqu’on ne s’attarde jamais assez sur aucun d’entre eux, les moments d’émotions paraissent forcĂ©s, voire un peu ridicules la seule explication qu’on pourrait trouver Ă  la rĂ©demption de Marco reste la prĂ©sence d’un gentil pharmacien qui l’emmĂšne faire de la randonnĂ©e et lui lit de la poĂ©sie philosophique, hum, merci mais on s’en serait passĂ© Ă  la limite, les ellipses sont rĂ©guliĂšrement abruptes, et exceptĂ©es une ou deux sĂ©quences qui posent clairement des jalons temporels, on ne sait jamais vraiment, en changeant de sĂ©quence, Ă  quelle Ă©poque on se situe, que ce soit dans la vie du hĂ©ros ou dans l’Histoire de France. Exit la subtilitĂ© du propos d’American History X, exit la notion de communautarisme gĂ©nĂ©ral qui monte les groupes les uns contre les autres, au profit d’une imagerie d’Épinal de monstres blancs assoiffĂ©s de sang, exit les discours et discussions qui nous faisaient comprendre de façon intelligente le processus de rĂ©flexion des nĂ©o-nazis Ă  dĂ©faut de pouvoir l’accepter, exit la psychologie dĂ©cortiquĂ©e de ces suiveurs Ă  ƓillĂšres qui permettait de maximiser l’impact des exactions qui suivaient, et surtout exit la terrifiante sĂ©quence du trottoir qui transcendait la simple scĂšne de violence gratuite pour devenir un pivot central du film dans sa description d’une sorte d’ hĂ©ritage de la haine ». Elle est ici transformĂ©e de maniĂšre trop volontaire pour ne pas voir la filiation en scĂšne de torture anecdotique et braillarde qui n’offre rien de plus qu’une description plate de la violence skinhead, et n’aura d’autre impact qu’une unique scĂšne en fin de film, si accessoire par rapport au sujet et Ă  la structure du mĂ©trage, qu’elle paraitra outrageusement forcĂ©e. American History X, avec une structure globalement scindĂ©e en deux Ă©poques distinctes, arrivait Ă  dĂ©crire avec intelligence comment des idĂ©es doucereusement racistes se transmettaient, grandissaient puis s’essoufflaient, sur trois gĂ©nĂ©rations. Un Français Ă©choue Ă  raconter l’évolution de la conviction d’une seule gĂ©nĂ©ration, sur 30 ans de vie. Et comme si cela ne suffisait pas, le film est bourrĂ© d’aberrations formelles, de facilitĂ©s, d’incohĂ©rences, voire d’anachronismes. On passera sur l’affiche de Mega Vixens du juif Russ Meyer dans la chambre d’un nĂ©o-nazi, la voiture des annĂ©es 90 en pleines annĂ©es 80, ou la probabilitĂ© de voir justement une image de son ex au journal tĂ©lĂ©visĂ© dans une manifestation qui rassemble des centaines de milliers de personnes niveau suspension d’incrĂ©dulitĂ©, lĂ , vous avez intĂ©rĂȘt Ă  ĂȘtre alpiniste professionnel. Non, la scĂšne qui provoque le plus l’hilaritĂ© arrive Ă  la fin du film. On retrouve un des personnages secondaires, Corinne, une amie du hĂ©ros, 30 ans plus tard. Pour bien montrer la misĂšre sociale, en plus de son look, on lui fait Ă©crire avec un surplus de fautes d’orthographe, et au cas oĂč le spectateur n’ait pas bien compris, on le fait rĂ©pĂ©ter texto par un personnage t’as vu, elle Ă©crit encore comme un gamin de 5 ans ». Ce qui est dĂ©jĂ  passablement agaçant. Mais les zygomatiques se mettent en action lorsque l’on dĂ©couvre le phrase en question Ils dise que ses la faim. » Effectivement, on imagine bien un enfant de 5 ans ne pas connaĂźtre l’orthographe la plus simple d’un mot, et lui prĂ©fĂ©rer la plus compliquĂ©e
 SĂ©rieusement les gars, vous pensez vraiment qu’une personne illettrĂ©e saurait plus facilement Ă©crire faim que fin ? C’est un dĂ©tail insignifiant bien sĂ»r, mais qui est symptomatique d’une absence totale de cohĂ©sion et de consistance, si bien qu’Un Français apparaĂźt plus comme une succession de saynĂštes plus ou moins anecdotiques que comme un vĂ©ritable film digne de son propos. On retiendra tout de mĂȘme une jolie rĂ©alisation tout en camĂ©ra portĂ©e et plan-sĂ©quences immersifs, qui permet de faire la part belle aux acteurs encore aurait-il fallu qu’ils aient quelque chose d’intĂ©ressant Ă  interprĂ©ter et rappelle un peu le Rosetta des frĂšres Dardenne dans sa façon de suivre son personnage de dos dans sa routine. MalgrĂ© ça, pas d’inquiĂ©tude, American History X peut dormir tranquille, en France, les skinheads bandent mou. Note 05/20 [youtube] Par Corvis Chaton tarĂ© au sale caractĂšre. 29 piges. Mentalement, c'est une autre histoire. trop Androgyne malgrĂ© lui.Kendoka en reprise. Cosplayeur de seconde zone Ă  mes heures perdues. Auteur rĂ©pondant au pseudo de de Walking Dead, de Doctor Who et de Tim Burton. Fan de yaoi. Lecteur de 19 Days et Starfighter. Accro Ă  la lecture et Ă  l'Ă©criture. Otaku de premier ordre, envahi par les mangas et les partie blog secret est consacrĂ©e Ă  mon travail de cosplayeur trĂšs amateur. Justifiez vos demandes de sinon elles seront refusĂ©es directement. Lecture Du Moment Le fils du dragon de Film Vu du moment Ghost Whisperer S5E17 + Black mirror En Cours Deadman Wonderland E8. Le reste, tu demandes, je rĂ©pondrais ou pas. Tu demandes pas, je m'en rĂ©ponds sur mon blog, je rĂ©ponds sur le tien. RĂ©ponds sur ton propre blog et t'auras pas de = DE PUBS ! NO PUB !Sinon je vous la renvoie Ă  la gueule et j'vous Ă©touffe avec. Posted on Thursday, 07 January 2016 at 1125 AMEdited on Wednesday, 17 August 2022 at 518 PM

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