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Editorâs notes François Brunet est amĂ©ricaniste, professeur Ă lâuniversitĂ© de Paris VII-Denis Diderot. Il a publiĂ© La Naissance de lâidĂ©e de photographie aux Presses universitaires de France en 2000. Full text Fig. 1. L. Hill, femme tenant un drap dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855, Photographic History Collection, National Museum of American History, Smithsonian Institution. Nota bene le crĂ©dit de cette image, commun Ă toutes les illustrations de lâarticle, ne srea pas rĂ©pĂ©tĂ© dans les lĂ©gendes suivantes. 1 Je remercie chaleureusement le National Museum of American History, Smithsonian Institution, Washin ... 1En 1851, lâannonce dans les journaux amĂ©ricains dâun procĂ©dĂ© de daguerrĂ©otypie en couleurs, baptisĂ© hillotype dâaprĂšs son inventeur, Levi Hill, fit aux Ătats-Unis et en Europe une Ă©norme sensation, pour tourner bientĂŽt Ă la controverse et finir en opprobre public pour lâintĂ©ressĂ©, accusĂ© de mensonge et de charlatanisme. Cette affaire est gĂ©nĂ©ralement traitĂ©e comme une simple anecdote dans les histoires de la photographie, et la teneur exacte du procĂ©dĂ© est restĂ©e incertaine jusquâĂ nos jours. Pourtant, les soixante-deux plaques hillotypiques conservĂ©es Ă la Smithsonian Institution Ă Washington, rarement reproduites et difficiles Ă reproduire en raison de leur pĂąleur, montrent distinctement des traces de couleur qui ne relĂšvent apparemment pas du coloriage ; les exemples que nous proposons, jusquâici inĂ©dits, ne peuvent guĂšre manquer de susciter lâintĂ©rĂȘt fig. 1 Ă 91. Le propos de cet article nâest pas, cependant, de chercher Ă valider ou Ă invalider les titres de lâinventeur amĂ©ricain, ni a fortiori de dĂ©crire ou dâanalyser son procĂ©dĂ©, Ă©minemment complexe. On sâintĂ©ressera ici Ă lâaffaire Hill, plutĂŽt quâĂ la nature du hillotype ; et on Ă©tudiera cette affaire sous lâangle nouveau, et apparemment secondaire, de sa rĂ©ception contemporaine en France. Cette rĂ©ception, trĂšs nĂ©gative, contribua au discrĂ©dit de lâinventeur dans son pays, tout en tenant lieu en France dâhistoire de la photographie amĂ©ricaine ; Ă travers elle, on percevra peut-ĂȘtre mieux lâimportance, rĂ©guliĂšrement sous-estimĂ©e, des facteurs sociaux et institutionnels dans lâhistoire des techniques photographiques. Inventeur gĂ©nial ou charlatan Ă©hontĂ© ? 2 Levi Hill, The Magic Buff and Other Improvements, Lexington, Holmes & Grey, 1850 brochure publiĂ©e ... 3 Daguerreian Journal, vol. 2 1851, p. 17, cit. in Beaumont Newhall, The History of Photography, 5e... 4 AprĂšs lui avoir conseillĂ© au contraire de publier cf. P. Liebhold, art. cit., et Kenneth Silverma ... 5 Ce traitĂ© aujourdâhui trĂšs rare a Ă©tĂ© rééditĂ© par Carnation Press, 1992 ; extraits dans Foresta et ... 2TĂąchons dâabord de retracer les grandes lignes dâune affaire trĂšs confuse. Celle-ci commence fin 1850 avec la publication dâune brochure sur le daguerrĂ©otype par un certain Levi Hill, pasteur baptiste du village de Westkill, dans le nord de lâĂtat de New York2. Lâauteur annonce la dĂ©couverte de certains faits remarquables, ayant trait Ă un procĂ©dĂ© de daguerrĂ©otypie dans les couleurs de la nature » et promet dâen fournir sous peu la recette Ă tous ceux qui voudront bien payer un prix modĂ©rĂ© pour cela. » Ă la diffĂ©rence du mĂ©moire de NiĂ©pce de Saint-Victor sur lâhĂ©liochromie, paru un peu plus tĂŽt, cette brochure ne dĂ©crit aucun procĂ©dĂ©. Elle fait nĂ©anmoins sensation dans les colonnes des deux premiers pĂ©riodiques photographiques du monde, le Photographic Art Journal de Henry H. Snelling et le Daguerreian Journal de Samuel D. Humphrey, lequel conclut de sa visite Ă lâinventeur Si RaphaĂ«l avait pu contempler un hillotype avant de terminer sa Transfiguration, la palette et la brosse lui seraient tombĂ©es des mains, et le tableau serait restĂ© inachevĂ©3. » Ă partir de 1851, le tout-New York de la photographie va se rendre chez Hill, Ă commencer par Samuel Morse, le parrain du daguerrĂ©otype aux Ătats-Unis, qui attestera la vĂ©racitĂ© des dires de Hill et â presque seul contre tous â dĂ©fendra les droits de ce dernier Ă garder son secret4. Car lâinventeur, pour des raisons complexes et incomplĂštement Ă©lucidĂ©es, ne souhaite ni publier, ni breveter, ni vendre, ni encore moins dĂ©crire ce secret, et, au lieu de cela, multiplie entre 1851 et 1855 les souscriptions pour des Ă©ditions lĂ©gĂšrement remaniĂ©es de son manuel. Les daguerrĂ©otypistes amĂ©ricains â victimes, dira-t-on, dâune baisse des ventes, le public prĂ©fĂ©rant attendre la couleur â interprĂštent ces appels comme des manĆuvres puis comme de pures et simples supercheries. De visites en tractations, de souscriptions en certificats, de soupçons en dĂ©nonciations â le magazine Scientific American, en particulier, prend parti contre Hill â et jusquâĂ lâintervention dâun comitĂ© sĂ©natorial, qui rendra un rapport favorable sans lui donner de suites, lâaffaire fait un Ă©norme scandale, aux Ătats-Unis et en Europe, et traĂźne pendant cinq ans. Quand le procĂ©dĂ© sera enfin dĂ©voilĂ©, dans A Treatise on Heliochromy 1856, il passera complĂštement inaperçu, tout le monde sâĂ©tant convaincu que Hill nâĂ©tait quâun imposteur, et le daguerrĂ©otype Ă©tant alors en nette perte de vitesse5. 6 Marcus Root, The Camera and the Pencil Philadelphie, 1864, repr. Pawlet, Helios, 1971, intr. de B ... 7 Cit. in B. Newhall, op. cit., p. 272. 8 Josef-Maria Eder, History of Photography 1932, New York, Dover, 1978, p. 316. 9 Exception notable, la petite Histoire de la photographie de Jean-A. Keim Paris, Puf, âQue-sais-je ... 10 B. Newhall, op. cit., p. 272. 11 Naomi Rosenblum, Une histoire mondiale de la photographie, Paris, New York et Londres, Abbeville Pr ... 12 R. Taft, op. cit., p. 91. B. Newhall poursuivit lui-mĂȘme lâenquĂȘte dans The Daguerreotype in Americ ... 13 Don en 1933 du Dr John Garrison, gendre de Levi Hill, comprenant, outre un portrait de lâinventeur ... 14 Floyd et Marion Rinhart, The American Daguerreotype, Athens, University of Georgia Press, 1981, p. ... 3Les historiens ont largement entĂ©rinĂ© ce jugement nĂ©gatif, Ă commencer par les contemporains de Hill. Marcus Root, qui avait pourtant tĂ©moignĂ© en faveur du hillotype, conclut en 1864 que les Ă©preuves montrĂ©es par Hill avaient Ă©tĂ© coloriĂ©es aux pigments, et que mĂȘme sâil avait obtenu un succĂšs partiel », il y avait eu tromperie »6. Quant Ă John Towler, il Ă©crit dans sa nĂ©crologie de Hill en 1865 que les hillotypes Ă©taient produits par une combinaison accidentelle de produits chimiques que [Hill], Ă son dĂ©sespoir, ne put jamais reproduire7 ». Et lâhistoriographie du xxe siĂšcle sâest gĂ©nĂ©ralement contentĂ©e de suivre lâune ou lâautre de ces deux pistes. Pour Josef-Maria Eder, Hill vendit des licences sur un procĂ©dĂ© qui sâavĂ©ra nâĂȘtre rien dâautre que de la peinture sur daguerrĂ©otype8 ». Helmut Gernsheim ne semble pas parler de Hill. La mĂȘme indiffĂ©rence a prĂ©valu en France depuis Georges PotonniĂ©e9. MĂȘme aux Ătats-Unis, le diagnostic nâa guĂšre Ă©tĂ© favorable, surtout dans lâhistoriographie musĂ©ographique. Beaumont Newhall concluait dans la derniĂšre Ă©dition de son History que le traitĂ© de 1856 Ă©tait confus » et lâinvention probablement accidentelle10 ; Naomi Rosenblum juge le procĂ©dĂ© inefficace » et voit dans les rĂ©sultats de Hill le fruit du hasard11. Quant Ă la foisonnante historiographie amĂ©ricaine des collectionneurs et des amateurs de daguerrĂ©otypes, si elle a explorĂ© lâaffaire en dĂ©tail, elle nâest pas parvenue Ă des conclusions beaucoup plus favorables. Robert Taft, en 1938, proposait le premier rĂ©cit circonstanciĂ©, pour conclure Ă la possibilitĂ© tĂ©nue que Hill ait vraiment dĂ©couvert un procĂ©dĂ© couleur12 ». Ce sont surtout les collectionneurs Floyd et Marion Rinhart qui ont fait avancer le dĂ©bat, en donnant dans leurs deux livres une analyse prĂ©cise de la partie technique du traitĂ© de 1856 et des Ă©lĂ©ments de description des 62 hillotypes lĂ©guĂ©s Ă la Smithsonian Institution en 1933 par le gendre de Hill13. Curieusement, cependant, aprĂšs avoir rejetĂ© la thĂšse de lâinvention accidentelle comme celle du coloriage, les Rinhart se bornent Ă noter quâaprĂšs la publication tardive de son livre de 1856, Hill doit avoir conclu que le daguerrĂ©otype Ă©tait passĂ© Ă lâhistoire et quâune reconnaissance majeure de son procĂ©dĂ© ne viendrait jamais » ; dĂ©plorant une histoire tragique », ils appellent de leurs vĆux une recrĂ©ation expĂ©rimentale du procĂ©dĂ©14. Fig. 2. L. Hill, cavalier chutant de son cheval dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 15 Joseph Boudreau, âColor Daguerreotypes Hillotypes Recreatedâ, in Eugene Ostroff, ed., Pioneers of ... 16 Michael G. Jacob, Il Dagherrotipo a colori, Technische e conservazione, Florence, Nardini, 1992, p. ... 17 Cf. J. Boudreau, p. 198 ; F. et M. Rinhart, art. cit. Voir aussi, sur le thĂšme des injustices de lâ ... 4Tandis que le thĂšme des injustices du destin se perpĂ©tue aujourdâhui sur divers sites web spĂ©cialisĂ©s, une telle expĂ©rimentation a bel et bien Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e, et publiĂ©e en 1987, par lâhistorien et daguerrĂ©otypiste Joseph Boudreau, qui a rĂ©alisĂ© des hillotypes en suivant la mĂ©thode dĂ©crite dans le traitĂ© de 1856 ; il apparaĂźt que cette mĂ©thode, quoique difficile, Ă©tait clairement exposĂ©e par Hill et quâelle produit bien des daguerrĂ©otypes en couleurs, et non pas simplement irisĂ©s15. Un collectionneur et expert, Mike Jacob, a dĂ©crit dans un opuscule de 1992 les hillotypes conservĂ©s Ă Washington et conclu que les couleurs chimiquement inscrites sur ces plaques couvrent tout le spectre » et semblent prĂ©senter une surface lisse, chimiquement homogĂšne, et non pas la surface plus irrĂ©guliĂšre de plaques coloriĂ©es par la main de lâhomme »16. Ces auteurs sâaccordent nĂ©anmoins Ă concĂ©der que la nature des rĂ©actions chimiques Ă lâĆuvre et celle des composĂ©s de chlorures rĂ©sultants ne sont pas Ă©lucidĂ©es, rejoignant ainsi lâopinion de Hill lui-mĂȘme17. Prenant acte de ces expĂ©riences, lâhistorien John Wood aboutit en 1995 Ă une conclusion qui ne laisse pas dâĂ©tonner 18 J. Wood, âThe Secret Revealed Literature of the Daguerreotypeâ, in M. A. Foresta et J. Wood, op. ... Je nâai pas de doute que Hill ait bien produit des plaques dans les couleurs naturelles, mais sa rĂ©ticence Ă exposer son travail, ses rĂ©clames et ses appels Ă la Barnum, ses produits et ses procĂ©dĂ©s mis en vente Ă des prix gonflĂ©s, et le manque de franchise de son approche, mĂȘme envers ses dĂ©fenseurs, jettent le doute sur ce quâil a bien pu rĂ©aliser en vĂ©ritĂ©18. » Fig. 3. L. Hill, discussion de soldats avec un drapeau français dâaprĂšs peinture ou estampe, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, hillotype, v. 1850-1855. 5Autrement dit, quand bien mĂȘme Hill serait un grand inventeur, il serait encore et surtout un charlatan â et lâon en Ă vient Ă se demander Ă quoi sert lâhistoriographie de la photographie. Ă tout le moins, on peut se demander comment tant dâefforts Ă©rudits aboutissent Ă des conclusions aussi frustrantes, et reconduisent des catĂ©gories moralisantes, lĂ oĂč de toute Ă©vidence â câest du moins mon hypothĂšse â la dimension sociale et institutionnelle doit ĂȘtre prise en compte. Lâon peut aussi sâĂ©tonner quâun John Wood, par ailleurs champion de lâesthĂ©tique ânativeâ du daguerrĂ©otype amĂ©ricain, reproduise en 1995 un Hill caricatural, proche des portraits vengeurs quâen dressĂšrent les commentateurs du xixe siĂšcle, notamment français. Un cĂ©lĂšbre puff » 19 Louis Figuier, Exposition et histoire des principales dĂ©couvertes scientifiques modernes, Ă©d. cons ... 20 Voir Ernest Lacan, Esquisses photographiques, Paris, Grassart/Gaudin, 1856, p. 52-53 ; et Gaston Ti ... 21 Philippe Roger, L'Ennemi amĂ©ricain. GĂ©nĂ©alogie de l'antiamĂ©ricanisme français, Paris, Seuil, 2002, ... 6Le fait est peu connu le rĂ©vĂ©rend Hill et son invention ont nourri en France une mythologie de lâAmĂ©rique photographique, mythologie un peu courte, mais acerbe et durable. InspirĂ©e indirectement par les comptes rendus amĂ©ricains contemporains, gĂ©nĂ©ralement critiques contre Hill, et issue des colonnes de La LumiĂšre, oĂč, on le verra, un vĂ©ritable feuilleton Hill se donna libre cours entre 1851 et 1853, cette satire du charlatanisme amĂ©ricain se perpĂ©tua dans une sĂ©rie dâouvrages postĂ©rieurs ; je lâexaminerai moins pour son contenu, peu original, que pour le point de vue français qui lâimprĂšgne. Les principales Ă©tapes en sont le rĂ©cit extrĂȘmement dĂ©taillĂ© fourni en 1853 par Louis Figuier, lequel ne se lassa jamais de narrer, citations Ă lâappui, ce cĂ©lĂšbre puff amĂ©ricain19 » ; et la page vengeresse quây consacrait Ernest Lacan dans ses Esquisses photographiques 1856. On peut y ajouter un passage des Dissertations dâAlexandre Ken 1864 et un autre du mĂȘme acabit dans les Merveilles de la photographie de Gaston Tissandier 1875, 188220. Ă lâimage du mot qui la rĂ©sume, puff, dĂ©signant Ă la fois la fumĂ©e et le boniment et censĂ©ment empruntĂ© aux dĂ©tracteurs amĂ©ricains de Hill, lâhistoire du hillotype telle que la racontent les spĂ©cialistes nationaux est Ă la fois fidĂšle Ă son canevas dâorigine et imprĂ©gnĂ©e du point de vue de lâanti-amĂ©ricanisme français, tel que lâa brillamment Ă©tudiĂ© Philippe Roger21. On se bornera ici Ă mentionner deux thĂšmes. Fig. 4. L. Hill, la CĂšne dâaprĂšs une peinture ou estampe, hillotype, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 7Le premier est lâappĂąt du gain, rĂ©sumĂ© par la somme astronomique quâaurait encaissĂ©e Hill selon Ernest Lacan 200 000 francs ; cette cupiditĂ© est dâautant plus mĂ©prisable quâelle est le fait dâun rĂ©vĂ©rend on reconnaĂźt ici la figure du âdieu dollarâ, dont les ignobles manĆuvres sont systĂ©matiquement mises en regard, dans ces textes fort chauvins, du dĂ©sintĂ©ressement » et du dĂ©nuement » prĂȘtĂ©s au soldat » NiĂ©pce de Saint-Victor. Le second thĂšme est lâenflure du discours, accusation qui certes se justifie amplement des reproches adressĂ©s Ă Hill par ses compatriotes, mais qui sâenrichit ici de la distance romanesque de Paris Ă Westkill lâinvention de M. Hill », ce nâĂ©tait quâune harangue de camelot yankee, une parole certes efficace les 200 000 francs⊠mais dont le succĂšs mĂȘme tĂ©moigne dâun contexte barbare, comme on le voit dans la saisissante hypotypose mise en Ćuvre par E. Lacan â[âŠ] Souscrivez donc ! et, avec lâaide de Dieu et de vos dollars, je doterai mon pays de la plus magnifique dĂ©couverte des temps modernes le Hillotype.â ». GrĂące Ă ces deux thĂšmes, entre autres, le roman Hill sert de contrepoint drolatique au sĂ©rieux positif associĂ© aux mĂ©moires de NiĂ©pce de Saint-Victor. 22 Voir par exemple Lacan, op. cit., p. 147-149, et les rĂ©fĂ©rences Ă la photographie en AmĂ©rique dans ... 8Si le hillotype a Ă©chouĂ© comme procĂ©dĂ©, il nâa donc pas Ă©tĂ© perdu â comme ressource rhĂ©torique â pour tout le monde. Ce qui montre surtout la rĂ©ussite de lâopĂ©ration Ă©ditoriale et idĂ©ologique est la longĂ©vitĂ© exceptionnelle de cette anecdote en France, dont tĂ©moignent les ouvrages de Figuier et de Tissandier vers 1880 et mĂȘme 1890, Hill Ă©tait oubliĂ© aux Ătats-Unis, mais faisait encore recette en France. Le fait est dâautant plus notable que jusquâĂ lâapparition du Kodak 1888 au moins, cette cĂ©lĂšbre mystification » reste Ă peu prĂšs le seul sujet amĂ©ricain Ă exciter quelque intĂ©rĂȘt des historiens français, au xixe comme au xxe siĂšcle, exception faite des statistiques impresÂsionnantes de la photographie amĂ©ricaine que citaient volontiers les auteurs du xixe22. Lacan et consorts contribuĂšrent ainsi Ă une indiffĂ©rence, voire Ă une incomprĂ©hension, de la photographie amĂ©ricaine qui, Ă cĂŽtĂ© de ses effets comiques, accentua lâeffet ârĂ©volutionnaireâ associĂ© aux mutations de lâaprĂšs-1890. On va voir cependant, en revenant au feuilleton de La LumiĂšre, que la comĂ©die française du hillotype joua sans doute aussi un rĂŽle immĂ©diat dans lâĂ©chec de lâinventeur amĂ©ricain. Le feuilleton de La LumiĂšre. Fig. 5. L. Hill, portrait dâhomme de style napolĂ©onien dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 23 R. Taft, op. cit., p. 84-87 ; William Welling, Photography in America The Formative Years 1839-19 ... 9Comme le notait Robert Taft, la controverse sur le hillotype dĂ©bute â en 1851 â au moment prĂ©cis oĂč Ă©mergent, aux Ătats-Unis comme en France, les premiers organes photographiques, journaux et associations, sur fond de dĂ©clin du daguerrĂ©otype mais aussi de dissensions internes aux milieux concernĂ©s23. Aux Ătats-Unis, lâannonce du procĂ©dĂ© paraĂźt intervenir exprĂšs pour nourrir les colonnes des deux premiers pĂ©riodiques The Daguerreian Journal [DJ], apparu en novembre 1850, qui sera le plus fidĂšle soutien de Hill et dont ce dernier deviendra dâailleurs rĂ©dacteur en mai 1851, et le plus artiste The Photographic Art Journal [PAJ], qui dĂ©bute en janvier 1851. Quant Ă La LumiĂšre, apparu en fĂ©vrier 1851, il nây consacre pas moins de six articles de juin Ă octobre 1851, et encore huit autres par la suite. On peut voir avec AndrĂ© Gunthert une forme de remplissage » dans ces habillages Ă©ditoriaux de traductions du PAJ plutĂŽt que du DJ, trĂšs peu citĂ© puis, surtout, du Scientific American [SA], qui se fait remarquer en France par sa croisade contre Hill et pour NiĂ©pce de Saint-Victor ainsi que pour un autre inventeur amĂ©ricain du daguerrĂ©otype en couleurs, Jason Campbell, lequel publia son procĂ©dĂ© dans le SA et marqua sa dette Ă lâendroit de lâinventeur français. Toujours est-il que lâaffaire Hill contribua aussi Ă lancer La LumiĂšre. Fig. 6. L. Hill, nature morte dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 24 Cf. La LumiĂšre, vol. 1, n° 17 1er juin 1851, p. 67. DĂšs le 5 aoĂ»t, Lacan cite un autre article du ... 10Le second fait remarquable est la rapiditĂ© fulgurante du trajet Ă©ditorial qui mĂšne Lacan dâune phase de vif intĂ©rĂȘt pour le hillotype Ă une condamnation sans appel de son inventeur. Ce trajet sâaccomplit, pour lâessentiel, de juin 1851 â oĂč Lacan, citant Henry H. Snelling, dĂ©clare quâil nâest pas possible de douter » de la dĂ©couverte de Hill â Ă octobre de la mĂȘme annĂ©e, oĂč le renversement de position est consommĂ©. Revenant sur les hommages rendus en AmĂ©rique Ă NiĂ©pce de Saint-Victor, Lacan enfonce alors le clou Ă lâaide dâun extrait du SA du 20 septembre, qui dĂ©clare Ă lâencontre de Hill La gloire de la dĂ©couverte appartient de droit Ă celui qui le premier lâa donnĂ©e au monde, fait quâon nâapprĂ©cie pas aussi bien ici [aux Ătats-Unis] quâen Europe. » Conclusion de Lacan [Hill] a trop attendu. » Les lecteurs du magazine français peuvent avoir lâimpression que lâaffaire est close24. Fig. 7. L. Hill, paysage dâaprĂšs nature, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 25 La LumiĂšre, 6 mars 1852 vol. 2, n°11, p. 41-42.Toujours appuyĂ© sur des sources amĂ©ricaines, le te ... 26 âNouvelles dâAmĂ©riqueâ, La LumiĂšre, 27 novembre 1852 vol. 2, n° 49, p. 193-194. La lettre-manifest ... 27 En avril 1852 dĂ©jĂ , Hill avait fait Ă©tat Ă Samuel Morse de sa dĂ©fiance Ă lâĂ©gard des savants fran ... 28 Le feuilleton dĂ©gĂ©nĂ©ra en 1853 en controverse franco-française, entre Lacan et La LumiĂšre dâun cĂŽtĂ© ... 11Alors que la controverse va durer encore deux bonnes annĂ©es au moins aux Ătats-Unis, elle prendra dĂ©sormais dans La LumiĂšre lâallure dâun roman-feuilleton, qui trouve prĂ©cocement son âdĂ©nouementâ dans lâarticle de une du 6 mars 1852, intitulĂ© âNouvelles dâAmĂ©rique â La dĂ©couverte de M. Hill â DĂ©nouementâ et qui sâouvre sur un Chers lecteurs, vous nâentendrez plus parler de M. Hill. » Câest cet article qui, dĂ©masquant Hill, fondera la lĂ©gende française du hillotype25. Ce ton satirique ne fera que sâamplifier en 1852-1853, alors que la controverse revĂȘt aux Ătats-Unis une dimension patriotique croissante mais complexe. Il y a alors dĂ©bat, aux Ătats-Unis, entre une position pro-Hill dictĂ©e notamment par le patriotisme et une position anti-Hill appuyĂ©e a contrario sur lâexemple de la gĂ©nĂ©rositĂ© » de NiĂ©pce de Saint-Victor ; Lacan exploite impudemment ce dĂ©bat. Peu aprĂšs la parution du troisiĂšme mĂ©moire de NiĂ©pce de Saint-Victor, La LumiĂšre publie la traduction dâun long manifeste de Hill, prĂ©cĂ©dĂ©e de cet exergue Ă la EugĂšne Sue Hill vit, Hill agit, Hill Ă©crit â longuement mĂȘme. » Dans ce texte, Hill fustige ceux de ses concitoyens qui renoncent aux honneurs qui croissent dans nos montagnes the honors that grow in our mountains pour les remettre dans les mains de la belle France », câest-Ă -dire les adeptes de NiĂ©pce de Saint-Victor, et affirme Cette invention est mienne dans toutes les acceptions du mot, et elle nâappartient Ă personne dâautre⊠seulement je suis tenu dâen faire quelque chose dâutile. Je regarde comme indiscutable mon droit naturel et lĂ©gal de la garder tout entiĂšre pour moi, ou dâen disposer », en commençant par lâĂ©lever en paix au milieu de mes montagnes ». PrĂ©cisant son attaque, Hill affirme que le principal but de sa lettre est de conserver Ă [son] pays natal lâhonneur de la dĂ©couverte » et sâen prend explicitement Ă NiĂ©pce de Saint-Victor et Ă une publication Ă©trangĂšre »26. MĂȘme si Lacan ne le relĂšve pas, il ne peut sâagir que de La LumiĂšre ; et lâon voit ici un effet de retour trĂšs clair de la chronique française sur le dĂ©bat amĂ©ricain, voire sur le comportement mĂȘme de Hill, trĂšs remontĂ© depuis quelque temps dĂ©jĂ contre la France et les partisans de NiĂ©pce de Saint-Victor27. Dans tout cela, et dans lâannonce que fait Hill dâun nouvel ouvrage, Lacan ne voit pourtant quâune Ă©niĂšme fanfaronnade le rĂ©vĂ©rend Hill est devenu poĂšte » alors que NiĂ©pce a travaillĂ© ; il a communiquĂ© », avec ce glorieux dĂ©sintĂ©ressement » qui lui vaut dâavoir un disciple en la personne de Jason Campbell. En guise de conclusion, Lacan cite Ă©galement lâarticle du SA du 23 octobre 1852 qui reproduisait le tĂ©moignage de Samuel Morse en faveur de Hill et de son droit de ne pas rĂ©vĂ©ler ce qui nâest pas parfait, mais pour nâen retenir que le commentaire critique du magazine amĂ©ricain [âŠ] ce sont des faits que nous voulons. » Cette maxime est pourtant contredite par lâinflation rhĂ©torique et romanesque qui caractĂ©rise et caractĂ©risera jusquâen 1855 le feuilleton Hill dans La LumiĂšre28. Hill, un Daguerre manquĂ© ? 12Ni les pitreries dâErnest Lacan ni mĂȘme lâamertume de Hill contre les savants français » nâĂ©puisent lâintĂ©rĂȘt de cette sĂ©quence. Prisonnier dâun schĂ©ma dâantagonisme entre Hill et NiĂ©pce qui renvoie Ă un point de vue chauvin, Lacan se montre incapable dâinterprĂ©ter correctement les hommages amĂ©ricains Ă NiĂ©pce de Saint-Victor et plus gĂ©nĂ©ralement aux normes europĂ©ennes de la communication scientifique ; prĂ©occupĂ© de glorifier » NiĂ©pce, il reste impermĂ©able Ă la signification scientifique et politique de cette Ă©vocation chez les auteurs amĂ©ricains, lesquels envient plus Ă la France lâefficacitĂ© de son organisation institutionnelle â sa puissance â que telle ou telle invention. Dans lâaffaire Hill, le point de vue français nâest pas seulement celui que reprĂ©sente Lacan ; câest aussi celui qui, aux Ătats-Unis, cherche Ă concevoir le schĂ©ma idĂ©al de la publication de lâinvention selon un modĂšle français. De fait, la satire â amĂ©ricaine aussi bien que française â du charlatanisme cupide masque ce problĂšme inextricable quâest au xixe siĂšcle la reconnaissance et la rĂ©munĂ©ration des inventions. Ce problĂšme de la propriĂ©tĂ© et de la rente des inventions est trĂšs bien connu en France, au moins depuis 1839 et la loi sur le daguerrĂ©otype. Et il est Ă cet Ă©gard frappant, quoique pas trĂšs surprenant, que Lacan et ses collĂšgues amateurs de puffs nâaient jamais songĂ©, en ces annĂ©es 1851-1853 oĂč La LumiĂšre rendait les honneurs Ă Daguerre et au daguerrĂ©otype, que les mĂ©saventures de lâinventeur amĂ©ricain rappelaient celles de son prĂ©dĂ©cesseur français. Histoire dâun procĂ©dĂ© Ă©laborĂ© mais non divulguĂ©, dont la concrĂ©tisation complĂšte eĂ»t bel et bien rĂ©volutionnĂ© la photographie, lâaffaire Hill prĂ©sente pourtant une ressemblance, et sans doute une filiation gĂ©nĂ©alogique, avec lâhistoire de Daguerre et du daguerrĂ©otype. Je me bornerai ici Ă esquisser des pistes, sous rĂ©serve dâune rĂ©ouverture plus complĂšte du dossier Hill. Fig. 8. L. Hill, quatre espĂšces dâoiseaux dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 29 Cf. F. Brunet, La Naissance de lâidĂ©e de photographie, Paris, Puf, 2000, p. 47-52, et Paul-Louis Ro ... 30 Ă commencer par les Humphrey et les Snelling, qui cherchaient Ă organiser la corporation daguerrien ... 13Le mot de hillotype, forgĂ© par Humphrey pour le compte de Hill, dit dĂ©jĂ une ressemblance au moins imaginaire du procĂ©dĂ© amĂ©ricain avec le daguerrĂ©otype comme son modĂšle français, ce mot visait Ă faire Ă©poque, et les commentaires contemporains aussi bien que postĂ©rieurs sur la rĂ©volution hillotypique dĂ©crivent celle-ci comme une seconde naissance de la photographie, revendiquĂ©e aux Ătats-Unis comme Ă©gale Ă la premiĂšre. De mĂȘme, le mĂ©lange de propagande et de mutisme qui caractĂ©rise le comportement de Hill peut rappeler les paradoxes de Daguerre, qui, lui aussi, avait longuement hĂ©sitĂ© avant de publier, et multipliĂ© fuites et projets de souscription alors quâil perfectionnait encore son procĂ©dĂ©, avant de lancer le âcoupâ Arago29. Dans une certaine vulgate postĂ©rieure Ă 1839, dâailleurs, Daguerre sera dĂ©peint lui aussi comme un charlatan, un proto-Hill ayant volĂ© son secret et sa gloire Ă un proto-NiĂ©pce, lâoncle de Saint-Victor. Cependant, la ressemblance entre Hill et Daguerre est surtout nĂ©gative Hill Ă©choue lĂ oĂč Daguerre a rĂ©ussi, câest-Ă -dire Ă©choue Ă mettre en branle un processus commercial ou institutionnel de validation et de rĂ©munĂ©ration pour son invention. Ă cet Ă©gard, Hill est lâanti-Daguerre. Son Ă©chec a peut-ĂȘtre moins Ă voir avec lâinachĂšvement de son procĂ©dĂ© quâavec la faiblesse institutionnelle des Ătats-Unis en 1850, faiblesse compensĂ©e, mais aussi accusĂ©e, par la presse, et dont sont trĂšs conscients les tĂ©moins amĂ©ricains de lâĂ©poque30. Fig. 9. L. Hill, homme et femme Ă cheval dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. 31 Un bon exemple de cette rĂ©fĂ©rence est lâespoir exprimĂ© dans un article du PAJ de 1851, que cite La ... 32 Ămanant du comitĂ© sur les brevets, qui avait auditionnĂ© Hill, ce rapport Ă©tait inhabituel dans sa d ... 14Or ce rapprochement nâest pas seulement valable a posteriori, et il semble bien y avoir une filiation entre les deux affaires la longue sĂ©quence de non-publication du hillotype en 1851-1856 peut apparaĂźtre comme un remake manquĂ©, mais conscient chez certains acteurs de la sĂ©quence de divulgation du daguerrĂ©otype en 1835-1839. Il y a des raisons de supposer quâau dĂ©but des annĂ©es 1850, et singuliĂšrement en 1851-1852 â annĂ©e de la mort de Daguerre, et annĂ©e oĂč La LumiĂšre ouvre une souscription pour un monument aux inventeurs de la photographie, dĂ©marche imitĂ©e Ă New York â, Hill ou certains de ses parrains cherchent Ă rejouer le succĂšs du daguerrĂ©otype en 1839. Quatre indices soutiennent ce qui, je le souligne, nâest quâune hypothĂšse. Dâabord, plusieurs textes, français et amĂ©ricains, montrent que la procĂ©dure de 1839 servit de rĂ©fĂ©rence pour le hillotype31, mĂȘme si elle nâavait guĂšre de chance dâĂȘtre reproduite aux Ătats-Unis. Un second indice suggĂ©rant au moins a contrario le poids de lâexemple français est lâattitude de Samuel Morse, parrain du hillotype puis dĂ©fenseur farouche du droit naturel » de Hill Ă ne pas publier ni breveter. âPasseurâ transatlantique expĂ©rimentĂ©, Morse connaĂźt par cĆur la fonction et lâĂ©ventuelle inanitĂ© des parrainages prestigieux ; en 1851-1853, tandis quâil joue les Arago pour Hill, il est embarquĂ© dans une procĂ©dure judiciaire homĂ©rique sur le tĂ©lĂ©graphe, et câest le dĂ©sir de soustraire son protĂ©gĂ© Ă la rapacitĂ© des plaideurs qui le pousse Ă persuader Hill de renoncer Ă toute publication. Il y a en outre et surtout la dĂ©marche de Hill â convaincu semble-t-il, comme Daguerre, quâun brevet Ă©tait inapplicable Ă son procĂ©dĂ© chimique â auprĂšs du SĂ©nat amĂ©ricain, qui aboutit Ă ce rapport surrĂ©aliste de mars 1853 oĂč le comitĂ©, aprĂšs avoir donnĂ© son aval au procĂ©dĂ©, conclut que la presse du moment » ne lui laisse dâautre recours, en guise de mesure pratique, que de placer son rapport dans les archives du SĂ©nat »32. Enfin, et sur tout un autre plan, on est frappĂ© de constater que plusieurs des estampes reproduites par Hill sur ses plaques exhibent des motifs français, voire une origine française, trahissant Ă tout le moins un intĂ©rĂȘt marquĂ© pour la culture française, voire â pourquoi pas ? â lâĂ©ventuelle intention de montrer ses rĂ©sultats en France. 15Ces Ă©lĂ©ments de rĂ©flexion ne peuvent Ă eux seuls valoir rĂ©examen du dossier Hill, lâun des plus Ă©pineux des dĂ©buts de la photographie. Ils devraient permettre nĂ©anmoins de dĂ©passer lâalternative traditionnellement proposĂ©e entre dĂ©couverte gĂ©niale et arnaque de camelot. Quand on accorde Ă lâindividu Hill le bĂ©nĂ©fice dâune dĂ©couverte pour lui reprocher du mĂȘme Ă©lan une cupiditĂ© barnumesque, on ne fait pas avancer lâhistoire de cette premiĂšre invention de la photographie en couleurs â invention certes incomplĂšte, mais incontestablement avancĂ©e. On ne comprendra cette histoire, comme lâhistoire des sciences et des techniques en gĂ©nĂ©ral, quâen prenant toute la mesure des facteurs institutionnels, sociaux et politiques. Top of page Notes 1 Je remercie chaleureusement le National Museum of American History, Smithsonian Institution, Washington NMAH, et surtout Shannon Perich, conservatrice, pour son assistance gĂ©nĂ©reuse dans la consultation et la reproduction de ces prĂ©cieux documents. Les plaques sont, Ă quelques exceptions prĂšs, des reproductions dâestampes en couleurs, pour la plupart en mauvais Ă©tat voir la description, accompagnĂ©e dâun rĂ©cit succinct de lâaffaire, par Peter Liebhold, âHillotypes a sad tale of inventionâ, History of Photography, vol. 24, n°1 2000, p. 52 ; les mieux conservĂ©es donnent lâimpression dâune reproduction authentique, quoique fruste, des couleurs. Pour lâexamen microscopique, lâanalyse et des Ă©lĂ©ments de certification a posteriori de ces plaques, voir les Ă©tudes de Rinhart, Boudreau et Jacob citĂ©es aux notes 14, 15 et 16, qui sont par ailleurs les seules, Ă ma connaissance, Ă inclure des reproductions. Dans cet article, je suis seul responsable des traductions, Ă lâexception de celles que jâemprunte aux auteurs français du xixe siĂšcle. 2 Levi Hill, The Magic Buff and Other Improvements, Lexington, Holmes & Grey, 1850 brochure publiĂ©e en 4e partie de la réédition dâun ouvrage du mĂȘme auteur paru en 1849 et intitulĂ© A Treatise on Daguerreotype. 3 Daguerreian Journal, vol. 2 1851, p. 17, cit. in Beaumont Newhall, The History of Photography, 5e Ă©d., New York, MoMA, 1982, p. 269. Ce commentaire, oĂč Humphrey invente le mot âhillotypeâ, conforme lâannonce du procĂ©dĂ© au modĂšle de lâinvention rĂ©volutionnaire cf. infra. Pour dâautres exemples de ces premiĂšres rĂ©actions, voir Robert Taft, Photography and the American Scene A Social History, 1839-1889, New York 1938, Dover, 1964, p. 87-90 ; Merry A. Foresta et John Wood, Secrets of the Dark Chamber, The Art of the Daguerreotype, National Museum of American Art, Washington, Smithsonian Institution Press, 1995 voir 4 AprĂšs lui avoir conseillĂ© au contraire de publier cf. P. Liebhold, art. cit., et Kenneth Silverman, Lightning Man The Accursed Life of Samuel Morse, New York, Knopf, 2003, p. 306 ; sur Morse et le daguerrĂ©otype, François Brunet, âSamuel Morse, pĂšre de la photographie amĂ©ricaineââ, Ătudes photographiques, n°15, p. 4-30. 5 Ce traitĂ© aujourdâhui trĂšs rare a Ă©tĂ© rééditĂ© par Carnation Press, 1992 ; extraits dans Foresta et Wood, op. cit., p. 259-260. 6 Marcus Root, The Camera and the Pencil Philadelphie, 1864, repr. Pawlet, Helios, 1971, intr. de B. Newhall, p. 316, 376. 7 Cit. in B. Newhall, op. cit., p. 272. 8 Josef-Maria Eder, History of Photography 1932, New York, Dover, 1978, p. 316. 9 Exception notable, la petite Histoire de la photographie de Jean-A. Keim Paris, Puf, âQue-sais-je ?â, 1979 concluait prudemment [âŠ] la question est encore discutĂ©e de savoir si Hill Ă©tait un grand inventeur ou un imposteur » p. 119. 10 B. Newhall, op. cit., p. 272. 11 Naomi Rosenblum, Une histoire mondiale de la photographie, Paris, New York et Londres, Abbeville Press, 1992, p. 448. 12 R. Taft, op. cit., p. 91. B. Newhall poursuivit lui-mĂȘme lâenquĂȘte dans The Daguerreotype in America, New York, Duell, Sloan & Pearce, 1961. 13 Don en 1933 du Dr John Garrison, gendre de Levi Hill, comprenant, outre un portrait de lâinventeur et un exemplaire du traitĂ© de 1856, 62 plaques obtenues par hilectromy », selon la lettre dâaccompagnement NMAH, Levi Hill Daguerreotypes, Access File ; P. Liebhold, art. cit.. Cette collection considĂ©rable est restĂ©e longtemps ignorĂ©e pour la revue Image de Rochester, en 1952, aucun exemple [de hillotype] nâest connu » âThe Misadventures of Hillâ, Image, vol. 1, n°5 [mai 1952], p. 2. 14 Floyd et Marion Rinhart, The American Daguerreotype, Athens, University of Georgia Press, 1981, p. 223 ; cf. F. et M. Rinhart, American Daguerreian Art, New York, Clarkson N. Potter, 1967, p. 59-62 et 67. 15 Joseph Boudreau, âColor Daguerreotypes Hillotypes Recreatedâ, in Eugene Ostroff, ed., Pioneers of Photography, Their Achievements in Science and Technology, Springfield, The Society for Imaging Science and Technology, 1987, p. 189-198, avec des analyses spectromĂ©triques et crystallographiques. 16 Michael G. Jacob, Il Dagherrotipo a colori, Technische e conservazione, Florence, Nardini, 1992, p. 71-81, english translation, p. 9. La formule, curieusement mythologique, suggĂšre que lâinvention de la photographie en couleurs se prĂ©sente encore aujourdâhui comme une seconde invention de la photographie. 17 Cf. J. Boudreau, p. 198 ; F. et M. Rinhart, art. cit. Voir aussi, sur le thĂšme des injustices de lâhistoire, Herbert Keppler, âThe Horrible Fate of Levi Hill Inventor of Color Photographyâ, Popular Photography, juillet 1994, p. 42-43, et P. Liebhold, art. cit. 18 J. Wood, âThe Secret Revealed Literature of the Daguerreotypeâ, in M. A. Foresta et J. Wood, op. cit., p. 215. Cf. J. Wood, ed., America and the Daguerreotype, Iowa City, University of Iowa Press, 1991. 19 Louis Figuier, Exposition et histoire des principales dĂ©couvertes scientifiques modernes, Ă©d. consultĂ©e 3e Ă©d., Paris, Masson-Langlois et Leclercq, 1854, t. 2, p. 73-84. La LumiĂšre du 29 janvier 1853 notait dans son compte rendu de la 2e Ă©dition que Figuier rend justice aux travaux de nos compatriotes, en chĂątiant le charlatanisme intĂ©ressĂ© du rĂ©vĂ©rend M. Hill, de New York » vol. 3, n° 5, p. 19. Voir aussi L. Figuier, Les Merveilles de la science, Paris, Furne et Jouvet, vol. 3 [187?], p. 71 sq., et le reprint sous le titre La Photographie, Laffitte, 1983 prĂ©sentĂ© comme basĂ© sur lâĂ©dition de 1888, p. 76-79. Dans ces deux textes, Figuier conclut son rĂ©cit en expliquant que la comĂ©die » a dĂ» finir, et que le public sâest aperçu, comme dans la piĂšce de Shakespeare, que le hillotype avait causĂ© beaucoup de bruit pour rien ». 20 Voir Ernest Lacan, Esquisses photographiques, Paris, Grassart/Gaudin, 1856, p. 52-53 ; et Gaston Tissandier, La Photographie, 3e Ă©d., Paris, Hachette, 1882, p. 184-185, qui cite Alexandre Ken. 21 Philippe Roger, L'Ennemi amĂ©ricain. GĂ©nĂ©alogie de l'antiamĂ©ricanisme français, Paris, Seuil, 2002, notamment p. 61-98 sur le Second Empire. Sur le goĂ»t français de cette pĂ©riode pour les figures amĂ©ricaines du boniment humbug et de lâescroquerie hoax, voir Philippe Hamon, âImages Ă lire et images Ă voir images amĂ©ricainesâ et crise de lâimage au xixe siĂšcle 1850-1880â, in StĂ©phane Michaud et al., Ă©d., Usages de lâimage au xixe siĂšcle, Paris, CrĂ©aphis, 1992, p. 240. Sur la fortune particuliĂšre des mots "puff" et "puffisme", voir aussi l'analyse de Joelle Menrath, "'Le pied dans le plat' les 'images amĂ©ricaines' dans la littĂ©rature française", in Georgy Katzarov dir., Regards sur l'antiamĂ©ricanisme. Une histoire culturelle, Paris, L'Harmattan/MusĂ©e d'Art amĂ©ricain de Giverny, 2004, p. 85-93. 22 Voir par exemple Lacan, op. cit., p. 147-149, et les rĂ©fĂ©rences Ă la photographie en AmĂ©rique dans les sommaires de La LumiĂšre. 23 R. Taft, op. cit., p. 84-87 ; William Welling, Photography in America The Formative Years 1839-1900, 1978, Albuquerque, University of New Mexico Press, 1987, p. 81-91 sq. ; sur la France, voir AndrĂ© Gunthert, âLâinstitution du photographique. Le roman de la SociĂ©tĂ© hĂ©liographique », Ătudes photographiques, n° 12 novembre 2002, p. 37-63. 24 Cf. La LumiĂšre, vol. 1, n° 17 1er juin 1851, p. 67. DĂšs le 5 aoĂ»t, Lacan cite un autre article du PAJ, beaucoup plus rĂ©ticent, en soulignant a posteriori des soupçons » et des doutes » antĂ©rieurs n°26, p. 101-102. Cette surenchĂšre au doute sâalimente de la querelle qui naĂźt alors outre-Atlantique entre les dĂ©fenseurs de Hill et les partisans de NiĂ©pce de Saint-Victor, lequel vient de publier son mĂ©moire sur lâhĂ©liochromie et se voit vantĂ© pour son attitude dâouverture scientifique. Le 17 aoĂ»t n° 28, p. 110, La LumiĂšre traduit un article du PAJ de juillet qui, publiant le mĂ©moire de NiĂ©pce de Saint-Victor, exprime lâespoir quâavant peu le gĂ©nie de nos artistes amĂ©ricains nâaccomplisse ce grand desideratum », la fixation des Ă©preuves colorĂ©es, tout en soulignant que Hill devrait en tout cas partager les honneurs de sa dĂ©couverte avec son compĂ©titeur de lâancien monde » ; et Lacan dâironiser sur la postĂ©ritĂ© et la place quâelle voudra bien faire, Ă cĂŽtĂ© de Hill, Ă un M. NiĂ©pce, qui cependant nâĂ©tait pas amĂ©ricain. » Ce parcours sâachĂšve le 12 octobre 1851 n°36, p. 142. 25 La LumiĂšre, 6 mars 1852 vol. 2, n°11, p. 41-42.Toujours appuyĂ© sur des sources amĂ©ricaines, le texte français réécrit ces dĂ©nonciations surtout morales dans le vocabulaire mythologique du bateleur », de son puff » et de son piĂ©destal de carton ». Câest aussi dans cet article que Lacan se livre Ă une computation des profits du rĂ©vĂ©rend Hill une somme dâenviron 200 000 F, une fortune !⊠», surtout par contraste avec le dĂ©nuement de NiĂ©pce, qui, lui, ne fait pas de bruit et nâannonce rien ; il travaille et il rĂ©vĂšle. » Ce dĂ©nouement » sera suivi le 10 avril 1852 vol. 2, n° 16, p. 62 dâun Ă©pilogue » dans lequel Lacan brocarde violemment lâ infatigable philanthrope » Hill et ses Ćuvres de bienfaisance ». 26 âNouvelles dâAmĂ©riqueâ, La LumiĂšre, 27 novembre 1852 vol. 2, n° 49, p. 193-194. La lettre-manifeste de Hill, adressĂ©e Ă la confrĂ©rie daguerrienne et au public en gĂ©nĂ©ral », avait Ă©tĂ© publiĂ©e le 26 octobre dans le New York Daily Times et reprise dans lâAmerican Artisan du 6 novembre, source de la traduction française. Cette pĂ©tition intervenait alors que Hill avait reçu de nombreux tĂ©moignages et certificats favorables, les plus importants Ă©tant ceux de Samuel Morse, publiĂ©s dans le National Intelligencer du 8 octobre 1852 dans ce texte, repris dans le SA du 23 octobre, Morse dĂ©clarait que cette invention Ă©tait aussi remarquable que la dĂ©couverte originale de la photographie par Daguerre » et le New York Times du 26 octobre ; voir sur tout ceci F. et M. Rinhart, The American Daguerreotype, op. cit., p. 217-218 et K. Silverman, op. cit., p. 307. La LumiĂšre ne fit nullement Ă©tat de ces tĂ©moignages trĂšs favorables, mais seulement des nouvelles attaques du SA et du PAJ contre Hill, son goĂ»t du secret et la tonalitĂ© agressive de son manifeste. 27 En avril 1852 dĂ©jĂ , Hill avait fait Ă©tat Ă Samuel Morse de sa dĂ©fiance Ă lâĂ©gard des savants français », quâil soupçonnait de vouloir sauter sur mon trĂ©sor, et cela dans mon pays natal » Levi Hill Ă Samuel Morse, 26 avril 1852, Samuel Morse Papers, Library of Congress, General Correspondence ; cf. K. Silverman, op. cit., p. 306. 28 Le feuilleton dĂ©gĂ©nĂ©ra en 1853 en controverse franco-française, entre Lacan et La LumiĂšre dâun cĂŽtĂ©, lâabbĂ© Moigno et le Cosmos, revue Ă©clectique qui eut un temps lâambition de dĂ©trĂŽner la prĂ©cĂ©dente, de lâautre â controverse qui voit notamment lâabbĂ© Moigno, dâabord violemment hostile Ă Hill et aux tĂ©moignages de complaisance » de Morse Cosmos, vol. 2, p. 39-41, 5 dĂ©cembre 1852, se muer en un partisan Ă©phĂ©mĂšre mais ardent de Hill et de Jason Campbell, et se livrer sur des colonnes entiĂšres de Cosmos Ă de savantes critiques philologiques des traductions du SA fournies par La LumiĂšre ibid., p. 89-90. Lacan concluait en dĂ©clarant, dâun ton entendu, pouvoir comprendre la sympathie de M. lâabbĂ© Moigno pour le rĂ©vĂ©rend Hill » M. Hill et le Cosmos », La LumiĂšre, 4 juin 1853, vol. 3, n° 23, p. 90. Le 17 fĂ©vrier 1855, dans le dernier entrefilet de La LumiĂšre sur le hillotype, Lacan ironisera sur la parution dâun nouveau livre de Hill, toujours le mĂȘme et toujours nouveau » vol. 5, p. 26. Mais ce livre ne sera pas commentĂ©, pas plus que le traitĂ© de 1856. Ultime preuve de la mode française du hillotype, la Revue photographique, apparue en dĂ©cembre 1855, y consacre le 5 janvier 1856 un article subodorant une nouvelle mystification » vol. 1, n° 3, p. 34. 29 Cf. F. Brunet, La Naissance de lâidĂ©e de photographie, Paris, Puf, 2000, p. 47-52, et Paul-Louis Roubert, LâIntroduction du modĂšle photographique dans la critique dâart en France 1839-1859, thĂšse de doctorat, UniversitĂ© de Paris I, juin 2004, p. 31-57. 30 Ă commencer par les Humphrey et les Snelling, qui cherchaient Ă organiser la corporation daguerrienne pour la guĂ©rir de sa rĂ©putation de charlatanisme cf. les textes citĂ©s par W. Welling, op. cit., p. 96, 107-109. On peut prĂ©sumer que lâaffaire Hill a contribuĂ© Ă favoriser la formation institutionnelle de la corporation. 31 Un bon exemple de cette rĂ©fĂ©rence est lâespoir exprimĂ© dans un article du PAJ de 1851, que cite La LumiĂšre dans son compte rendu du 1er juin 1851 que le gouvernement des Ătats-Unis Ă©pargnera Ă M. Hill la nĂ©cessitĂ© de prendre un brevet pour protĂ©ger ses droits, en lui achetant, au profit du monde entier, sa prĂ©cieuse dĂ©couverte » vol. 1, p. 67. Cette piste serait Ă approfondir du cĂŽtĂ© amĂ©ricain, oĂč lâaspiration Ă une divulgation dĂ©mocratique » semble avoir Ă©tĂ© rĂ©pandue, sinon partagĂ©e par Hill lui-mĂȘme. 32 Ămanant du comitĂ© sur les brevets, qui avait auditionnĂ© Hill, ce rapport Ă©tait inhabituel dans sa dĂ©marche et Ă©tonnant dans ses attendus et ses conclusions cf. P. Rinhart, The American Daguerreotype, op. cit., p. 220-221 ; il mĂ©rite une analyse approfondie. Il fut critiquĂ© par le SA du 26 mars 1853 vol. 8, p. 224.Top of page List of illustrations Caption Fig. 1. L. Hill, femme tenant un drap dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855, Photographic History Collection, National Museum of American History, Smithsonian Institution. Nota bene le crĂ©dit de cette image, commun Ă toutes les illustrations de lâarticle, ne srea pas rĂ©pĂ©tĂ© dans les lĂ©gendes suivantes. URL File image/jpeg, 328k Caption Fig. 2. L. Hill, cavalier chutant de son cheval dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 416k Caption Fig. 3. L. Hill, discussion de soldats avec un drapeau français dâaprĂšs peinture ou estampe, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, hillotype, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 376k Caption Fig. 4. L. Hill, la CĂšne dâaprĂšs une peinture ou estampe, hillotype, 16,5 x 21,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 336k Caption Fig. 5. L. Hill, portrait dâhomme de style napolĂ©onien dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 412k Caption Fig. 6. L. Hill, nature morte dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 448k Caption Fig. 7. L. Hill, paysage dâaprĂšs nature, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 348k Caption Fig. 8. L. Hill, quatre espĂšces dâoiseaux dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 356k Caption Fig. 9. L. Hill, homme et femme Ă cheval dâaprĂšs peinture ou estampe, hillotype, 21,5 x 16,5 cm pleine plaque, v. 1850-1855. URL File image/jpeg, 617k Top of page References Bibliographical reference François Brunet, âLe point de vue français dans lâaffaire Hillâ, Ătudes photographiques, 16 2005, 122-139. Electronic reference François Brunet, âLe point de vue français dans lâaffaire Hillâ, Ătudes photographiques [Online], 16 Mai 2005, Online since 09 September 2008, connection on 17 August 2022. URL of page
6 infos Ă retenir sur les rĂ©parations versĂ©es par HaĂŻti Ă la FranceVoici ce que les correspondants du New York Times ont appris sur les sommes quâHaĂŻti a dĂ» verser aprĂšs avoir chassĂ© les colons français lors de la premiĂšre rĂ©volte dâesclaves victorieuse du monde Images Group, via Getty ImagesPublished May 20, 2022Updated May 25, 2022Un Ătat dĂ©faillant. Un piĂšge Ă aide humanitaire. Une terre maudite tant par la nature que par la nature figure parmi les pays les plus pauvres de la planĂšte, mais la sympathie quâattirent ses souffrances sans fin se teinte souvent de remontrances et de leçons de morale quant Ă la corruption et Ă la mauvaise gestion qui lâ sait que les HaĂŻtiens ont chassĂ© leurs maĂźtres esclavagistes français dont la brutalitĂ© Ă©tait notoire, puis proclamĂ© leur indĂ©pendance en 1804. Câest la premiĂšre nation du monde moderne Ă ĂȘtre nĂ©e dâune rĂ©volte dâ sait moins ce qui est advenu deux dĂ©cennies plus tard. Les Français sont revenus Ă HaĂŻti sur des navires de guerre pour lui dĂ©livrer un ultimatum ahurissant. Ils ont sommĂ© le pays, qui avait dĂ©jĂ conquis sa libertĂ© au prix de son sang, de lui verser une colossale somme dâargent en espĂšces. Sinon, ce serait la gĂ©nĂ©rations successives de descendants dâesclaves ont ainsi dĂ» payer les hĂ©ritiers de leurs anciens maĂźtres avec des fonds qui auraint mieux servi Ă construire des Ă©coles, des routes, des cliniques et Ă faire tourner lâ question plane depuis des annĂ©es Ă laquelle les journalistes du New York Times se sont confrontĂ©s au fil de leur enquĂȘte Et si ? Et si HaĂŻti nâavait pas Ă©tĂ© pillĂ© depuis sa naissance par des puissances extĂ©rieures, par des banques Ă©trangĂšres et par ses propres dirigeants ? De quels moyens supplĂ©mentaires le pays aurait-il disposĂ© pour se construire ?Pour y rĂ©pondre, pour quantifier le montant exact payĂ© par les HaĂŻtiens pour leur libertĂ©, notre Ă©quipe de correspondants a passĂ© 13 mois Ă fouiller les archives et les bibliothĂšques de trois continents. Voici les conclusions de leur enquĂȘte que nous publions cette Rios pour The New York TimesLe point de dĂ©part la Double DetteEn 1825, un navire de guerre français hĂ©rissĂ© de canons surgit dans le port de la capitale haĂŻtienne. Ă bord, un Ă©missaire du roi Charles X qui vient livrer une requĂȘte ahurissante la France exige des rĂ©parations de la part du peuple quâelle a jadis ce sont les vaincus qui paient des rĂ©parations, pas les vainqueurs. Dix ans auparavent, la France avait dĂ» en verser Ă ses voisins europĂ©ens suite aux dĂ©faites militaires de NapolĂ©on â dont les forces, soit dit en passant, avaient ont aussi Ă©tĂ© vaincues par les HaĂŻtiens. Mais HaĂŻti est trĂšs isolĂ© et nâa aucun vĂ©ritable alliĂ©. Le pays redoute dâĂȘtre de nouveau envahi et a un besoin vital de commercer avec dâautres somme exigĂ©e est de 150 millions de francs français, Ă verser en cinq tranches annuelles. Câest bien au-dessus des moyens du France ajoute alors une condition pour rĂ©gler ses paiements le pays devra emprunter uniquement auprĂšs de banques françaises. Ce rocher de Sisyphe est ce quâon appelle la Double coĂ»t vĂ©ritable pour HaĂŻti, hier et encore aujourdâhuiThe New York Times a traquĂ© chaque paiement effectuĂ© par HaĂŻti sur une pĂ©riode de 64 ans. Leur total se monte Ă 560 millions de dollars en valeur le dĂ©ficit pour le pays ne se mesure pas simplement par lâaddition des sommes rĂ©glĂ©es au fil des ans Ă la France et Ă dâautres franc expĂ©diĂ© vers des coffres-forts banaires de lâautre cĂŽtĂ© de lâAtlantique est un franc qui ne circule pas parmi les paysans, les ouvriers et les commerçants haĂŻtiens, un franc qui nâest pas investi pour construire des ponts, des Ă©coles ou des usines. Un franc, donc, qui ne peut pas contribuer Ă la construction et la prospĂ©ritĂ© de la correspondants ont parcouru des milliers dâarchives financiĂšres et ont consultĂ© 15 Ă©conomistes internationalement reconnus. Ils sont arrivĂ©s Ă la conclusion que les paiements Ă la France ont coĂ»tĂ© Ă HaĂŻti entre 21 et 115 milliards de dollars en perte de croissance Ă©conomique sur la longue durĂ©e. Cela reprĂ©sente jusquâĂ huit fois la taille de lâĂ©conomie entiĂšre dâHaĂŻti en âle nĂ©ocolonialisme par la detteâ, dit Thomas Piketty, lâun des Ă©conomistes que nous avons rencontrĂ©s. âCette fuite a totalement perturbĂ© le processus de construction de lâĂtatâEt ce n'Ă©tait que le dĂ©but. La double dette a contribuĂ© Ă prĂ©cipiter HaĂŻti dans une spirale dâendettement qui lâa paralysĂ© pendant plus dâun Lima pour The New York TimesPour une banque française, câest la poule aux oeufs dâorAprĂšs avoir saignĂ© HaĂŻti avec sa demande de rĂ©paration, la France change de tactique. Ce sera la main tendue dâun partenaire en 1880, HaĂŻti fĂȘte la crĂ©ation de sa premiĂšre banque nationale aprĂšs un demi-siĂšcle de paiements Ă©crasants liĂ©s Ă la double dette. Câest ce type dâinstitution qui en Europe sert Ă financer la construction de chemins de fers et dâ la Banque Nationale dâHaĂŻti nâa dâhaĂŻtien que son nom. Elle est en rĂ©alitĂ© une Ă©manation de la banque française CrĂ©dit Industriel et Commercial, ou CIC. Elle contrĂŽlera la banque nationale dâHaĂŻti depuis Paris et prĂ©lĂšvera des commissions sur chaque transaction effectuĂ©e. Les archives retrouvĂ©es par The New York Times montrent de façon claire que le CIC a siphonnĂ© des dizaines de millions de dollars Ă HaĂŻti au bĂ©nĂ©fice dâinvestisseurs français et accablĂ© ses gouvernement de prĂȘts HaĂŻtiens dĂ©chantent vite quand ils rĂ©alisent que quelque chose ne tourne pas rond.âNâest-ce pas drĂŽleâ, fait remarquer un Ă©conomiste haĂŻtien, âquâune banque qui prĂ©tend venir au secours dâun trĂ©sor public obĂ©rĂ© commence, au lieu dây mettre de lâargent, par emporter tout ce quâil y avait de valeur ?âImageCredit...Getty ImagesPour les Ătats-Unis, HaĂŻti est une caisse enregistreuseQuand les militaires amĂ©ricains envahissent HaĂŻti Ă lâĂ©tĂ© 1915, leur prĂ©texte officiel est que le pays est trop pauvre et trop instable pour ĂȘtre laissĂ© Ă lui-mĂȘme. Le secrĂ©taire dâĂtat des Etats-Unis Robert Lansing ne cache pas son mĂ©pris de la ârace africaineâ et prĂ©sente lâoccupation comme une mission civilisatrice destinĂ©e Ă mettre fin Ă âlâanarchie, la sauvagerie et lâoppressionâ.Mais dâautres motivations perçaient depuis lâhiver prĂ©cĂ©dent. En dĂ©cembre 1914, un petit nombre de Marines avaient franchi le seuil de la banque nationale dâHaĂŻti pour en ressortir avec 500 000 dollars en or. Quelques jours plus tard, lâor reposait dans le coffre dâune banque Ă Wall Street.âJâai contribuĂ© Ă faire dâHaĂŻti et de Cuba des coins oĂč les gars de la National City Bank pouvaient se faire de jolis revenusâ, avouera quelques annĂ©es plus tard le gĂ©nĂ©ral qui avait commandĂ© les forces amĂ©ricaines en HaĂŻti et qui reconnaĂźtra avoir Ă©tĂ© un âracketteur au service du capitalismeâ.Câest sous pression de la National City Bank, lâancĂȘtre du gĂ©ant bancaire Citigroup, et dâautres acteurs importants de Wall Street que Washington prend le contrĂŽle dâHaĂŻti et de ses finances, comme le rĂ©vĂšlent les dĂ©cennies dâarchives, de rapports financiers et de correspondances diplomatiques que The New York Times a Ătats-Unis sont la puissance dominatrice en HaĂŻti au cours des dĂ©cennies suivantes ils dissolvent son parlement manu militari, exĂ©cutent des milliers de citoyens et expĂ©dient une grande partie des revenus du pays Ă des banquiers Ă New York. Pendant ce temps, les paysans qui travaillent Ă les enrichir vivent au seuil de la retire tout de mĂȘme quelques bĂ©nefices tangibles de lâoccupation amĂ©ricaine, estiment les historiens construction dâhĂŽpitaux, 1 200 km de routes et une fonction publique plus efficace. Mais Ă quel prix les AmĂ©ricains Ă©tablissent le travail forcĂ© pour la construction des routes. Les soldats amĂ©ricains, non contents dâattacher les HaĂŻtiens avec des cordes et de les faire travailler sans rĂ©munĂ©ration, tirent sur ceux qui tentent de une pĂ©riode de dix ans, un quart du revenu total dâHaĂŻti sert Ă rembourser des dettes contrĂŽlĂ©es par la National City Bank et sa filiale, dâaprĂšs les informations contenues dans les 20 rapports annuels de fonctionnaires amĂ©ricains que le Times a annĂ©es, les AmĂ©ricains aux commandes des finances dâHaĂŻti consacrent une plus grande part Ă leur rĂ©munĂ©ration et au rĂšglement de leurs frais quâau budget de santĂ© du pays, qui compte deux milions dâ ImagesUn flĂ©au intĂ©rieur la corruptionâIls ont Ă©tĂ© trahis par leurs propres frĂšres, et ensuite par les puissances Ă©trangĂšres.âCe sont les mots de Georges Michel, un historien haĂŻtien qui, comme nombre dâexperts dâHaĂŻti, assure que lâinfortune du pays ne peut sâexpliquer sans reconnaĂźtre le profond ancrage de sa culture de la fonctionnaire haĂŻtien au 19Ăšme siĂšcle conclut un accord avantageux pour une banque en France â pour ensuite y prend sa retraite ?âCe nâest pas le premier exemple dâun fonctionnaire haĂŻtien qui brade les intĂ©rĂȘts de son pays pour son profit personnelâ, dĂ©plore M. Michel. âJe dirais que câest presque une rĂšgleâ.Les dirigeants haĂŻtiens ont toujours fait main basse sur les richesses du pays. Il arrive mĂȘme quâon entende Ă la radio des Ă©lus parlementaires discuter ouvertement des pots-de-vin quâils touchent. Nombre dâoligarques sâenrichissent Ă la tĂȘte de monopoles lucratifs et ne paient quâun minimum dâimpĂŽts. Transparency International classe le pays parmi les plus corrompus du un problĂšme qui remonte accordant le prĂȘt de 1875, les banquiers français ont dâemblĂ©e prĂ©levĂ© 40 % de son montant total. Le reliquat a essentiellement servi Ă rembourser dâautres dettes, et une petite part a disparu dans les poches de fonctionnaires haĂŻtiens vĂ©reux qui, pointent les historiens, sâenrichissaient aux dĂ©pens du sort de leur siĂšcle plus tard, quand les HaĂŻtiens Ă©lisent Ă la prĂ©sidence un mĂ©decin Ă©rudit et dâĂąge mĂ»r appelĂ© François Duvalier, les perspectives du pays sont au vert. Pour la premiĂšre fois depuis plus de 130 ans, HaĂŻti nâa plus Ă porter le fardeau dâune dette internationale est en 28 annĂ©es suivantes verront Duvalier et son fils imposer une dictature notoirement corrompue et brutale. Les professionnels haĂŻtiens prennent la fuite. Un pays dĂ©jĂ dans la misĂšre sâenfonce encore davantage, tandis que les Duvalier dĂ©tournent Ă leur profit des millions de nâa peut-ĂȘtre jamais Ă©tĂ© aussi Rios pour The New York TimesLâhistoire quâon nâenseigne pas en FranceLa double dette a largement disparu des mĂ©moires. Des gĂ©nĂ©rations de Français ont copieusement profitĂ© des exploits financiers de leurs ancĂȘtres mais rien de cela nâest enseignĂ© dans les salles de classe. The New York Times Times sâest entretenu avec une trentaine de descendants de familles ayant reçu, jadis, des paiements au titre de la double dette dâHaĂŻti. Pour la plupart, ils tombent des nues. âCâest une partie de lâhistoire de ma famille que je ne connaissais pasâ, sâĂ©tonne un descendant de sixiĂšme gĂ©nĂ©ration de la premiĂšre femme de nâest pas un hasard. La France a tout fait pour gommer ce chapitre de son histoire, ou du moins le HaĂŻti mĂȘme, il Ă©tait mal connu jusquâĂ ce quâen 2003, le prĂ©sident Jean-Bertrand Aristide Ă©lectrise les foules en dĂ©nonçant la dette imposĂ©e par la France et en exigeant des France a vite fait de le discrĂ©diter. Laisser parler de rĂ©parations est hautement risquĂ© pour une nation dont dâautres anciennes colonies souffrent encore de sĂ©quelles de leur exploitation. De lâaveu mĂȘme de lâambassadeur de Français en HaĂŻti Ă lâĂ©poque, la demande est de lââexplosifâ.âIl fallait essayer de la dĂ©samorcerâ, Aristide a mĂȘme avancĂ© un chiffre prĂ©cis de ce que la France doit Ă HaĂŻti, sâattirant dâailleurs des railleries. Mais le calcul par The New York Times des pertes subies par HaĂŻti sâavĂšre Ă©tonemment proche de lâestimation . Il se peut mĂȘme quâil ait Ă©tĂ© trop 2004, M. Aristide sâest retrouvĂ© dans un avion, Ă©vincĂ© au moyen dâune opĂ©ration orchestrĂ©e conjointement par les Ătats-Unis et la France. AmĂ©ricains et Français justifient encore lâĂ©viction au titre de la nĂ©cessitĂ© de stabiliser HaĂŻti, alors en proie Ă des troubles. Mais avec le recul, un autre ancien ambassadeur concĂšde quâil y avait sans doute dâautres destitution du prĂ©sident haĂŻtien, a-t-il dit au New York Times, Ă©tait âprobablement un peu liĂ©eâ aussi Ă sa demande de rĂ©parations.
De DiastĂšme Avec Alban Lenoir, Samuel Jouy, Paul Hamy, Olivier Chenille AnnĂ©e 2015 Pays France Genre Drame RĂ©sumĂ© Avec ses copains, Braguette, Grand-Guy, Marvin, Marco cogne les Arabes et colle les affiches de lâextrĂȘme droite. Jusquâau moment oĂč il sent que, malgrĂ© lui, toute cette haine lâabandonne. Mais comment se dĂ©barrasser de la violence, de la colĂšre, de la bĂȘtise quâon a en soi ? Câest le parcours dâun salaud qui va tenter de devenir quelquâun de bien. Avis On a beaucoup parlĂ© du film de DiastĂšme ces derniĂšres semaines. PrĂ©sence du super-hĂ©ros Alban Lenoir dans un rĂŽle sombre et sĂ©rieux, polĂ©miques Ă rallonge, Ă©loge dâune initiative originale et courageuse, cette Ă©popĂ©e dâun skin qui change de peau Ă travers lâHistoire de lâExtrĂȘme Droite a fait couler beaucoup dâencre. Et surtout, impossible de faire un pas sans voir le film constamment mis en parallĂšle avec le film de Tony Kaye, American History X. Sur les forums, dans les medias, dans la promo du mĂ©trage, la comparaison se fait automatiquement. Il faut dire que le sujet similaire, le climat tout aussi fiĂ©vreux autour de sa sortie et mĂȘme le titre analogue sont lĂ pour pousser Ă la filiation avant mĂȘme que les spectateurs nâaient vu le film. Pour ma part, je nâavais jamais vu le film portĂ© par Edward Norton. Pas que lâenvie mâait manquĂ©, mais par la force des choses, ça ne sâĂ©tait jamais fait lâhistoire de ma vie sentimentale. AprĂšs avoir vu Un Français, je me suis dit quâil Ă©tait temps de combler cette lacune, dĂ©jĂ pour ma culture cinĂ©matographique personnelle, et ensuite pour voir si, vraiment, la deuxiĂšme rĂ©alisation de DiastĂšme pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme la version francisĂ©e du film de Kaye. Le constat est sans appel. La comparaison entre deux films, mĂȘme reliĂ© par un sujet et une rĂ©alisation assez proches, est toujours compliquĂ©e, chaque film Ă©tant une somme dâidĂ©es et de vellĂ©itĂ©s trop unique pour ĂȘtre jugĂ©e sur ses similitudes avec une autre Ćuvre. Pourtant force est de constater quâun Français rate tout ce quâAmerican History X rĂ©ussissait. De son homologue yankee, il semble nâavoir retenu que les rares excĂšs outranciers qui dĂ©notaient un peu dans la subtilitĂ© gĂ©nĂ©rale. On retrouve donc la copine unilatĂ©rale qui semble nâĂȘtre lĂ que pour ĂȘtre une caricature fasciste, ou le concert 100% nazis qui insiste tellement sur les accoutrements, les gestes et les Sieg Heil de la chanson, que la peinture du mouvement devient complĂštement artificielle. Il en est de mĂȘme pour toute la durĂ©e du film, oĂč les skinheads sont des monstres vocifĂ©rants uniquement vus par le prisme de leurs exactions, oĂč les partisans dâExtrĂȘme Droite ne sont caractĂ©risĂ©s que par leurs paroles racistes, et oĂč la radio annonce la diffusion du sketch de Coluche Le CRS arabe » quand le hĂ©ros entame sa rĂ©demption. Du surlignage arbitraire qui accumule tant les stĂ©rĂ©otypes que rien ne paraĂźt vrai, et ce dĂšs la premiĂšre scĂšne. Pourtant on peut facilement imaginer que ces situations ont effectivement existĂ©, que de vĂ©ritables personnes ont pu avoir les mĂȘmes comportements ou prononcer les mĂȘmes paroles. Seulement en tant que rĂ©alisateur, il ne faut jamais oublier que le prisme du cinĂ©ma est un miroir grossissant. Sorti du documentaire, un film est une parenthĂšse fictive, une bulle qui concentre tellement la rĂ©alitĂ© quâelle ne se marie pas toujours trĂšs bien avec lâabsurditĂ© parfois peu crĂ©dible » de la vie rĂ©elle, et, sorti des Ă©vĂ©nements historiques ou des symptĂŽmes mĂ©dicaux avec lesquels on ne peut pas tricher quelle que soit leur nature, il faut toujours faire trĂšs attention Ă la façon dont on dĂ©peint un univers rĂ©el sur Ă©cran, de peur quâil finisse par sonner faux. Dâautant quâau lieu de vouloir dĂ©crire une sociĂ©tĂ© dans son entier par des dĂ©tails, comme câest le cas dans Un Français, les deux exemples citĂ©s plus haut sont, dans son alter ego amĂ©ricain, non seulement des exemples prĂ©cis dâun groupe particulier, fermĂ© sur lui mĂȘme, au sein dâune communautĂ© quâon imagine bien plus large, mais leur excĂšs existe surtout pour mettre en avant le changement opĂ©rĂ© par le hĂ©ros Derek, et sa prise de position par rapport Ă son ancienne famille » quâil voit maintenant comme un groupuscule ridicule et caricatural. Toute la partie prĂ©sent » dâAmerican History X est dĂ©crite du point de vue de son hĂ©ros repenti. Et câest exactement ce qui manque principalement Ă Un Français un point de vue. Entre recul objectif et introspection, DiastĂšme ne semble jamais savoir sur quel pied danser, ne semble jamais savoir sâil doit faire de lâhistoire du Front national son sujet ou sa toile de fond, sâil doit se concentrer sur lâĂ©volution de son protagoniste principal qui du coup ne sera jamais analysĂ©e et Ă©tudiĂ©e comme dans le film de Kaye, juste imposĂ©e ou au contraire dĂ©crire son effet sur les personnes qui gravitent autour de lui au fil des ans. Ce qui empĂȘche au final le film dâavoir la moindre consistance, la moindre substance. On ne sâattache Ă aucun personnage puisquâon ne sâattarde jamais assez sur aucun dâentre eux, les moments dâĂ©motions paraissent forcĂ©s, voire un peu ridicules la seule explication quâon pourrait trouver Ă la rĂ©demption de Marco reste la prĂ©sence dâun gentil pharmacien qui lâemmĂšne faire de la randonnĂ©e et lui lit de la poĂ©sie philosophique, hum, merci mais on sâen serait passĂ© Ă la limite, les ellipses sont rĂ©guliĂšrement abruptes, et exceptĂ©es une ou deux sĂ©quences qui posent clairement des jalons temporels, on ne sait jamais vraiment, en changeant de sĂ©quence, Ă quelle Ă©poque on se situe, que ce soit dans la vie du hĂ©ros ou dans lâHistoire de France. Exit la subtilitĂ© du propos dâAmerican History X, exit la notion de communautarisme gĂ©nĂ©ral qui monte les groupes les uns contre les autres, au profit dâune imagerie dâĂpinal de monstres blancs assoiffĂ©s de sang, exit les discours et discussions qui nous faisaient comprendre de façon intelligente le processus de rĂ©flexion des nĂ©o-nazis Ă dĂ©faut de pouvoir lâaccepter, exit la psychologie dĂ©cortiquĂ©e de ces suiveurs Ă ĆillĂšres qui permettait de maximiser lâimpact des exactions qui suivaient, et surtout exit la terrifiante sĂ©quence du trottoir qui transcendait la simple scĂšne de violence gratuite pour devenir un pivot central du film dans sa description dâune sorte dâ hĂ©ritage de la haine ». Elle est ici transformĂ©e de maniĂšre trop volontaire pour ne pas voir la filiation en scĂšne de torture anecdotique et braillarde qui nâoffre rien de plus quâune description plate de la violence skinhead, et nâaura dâautre impact quâune unique scĂšne en fin de film, si accessoire par rapport au sujet et Ă la structure du mĂ©trage, quâelle paraitra outrageusement forcĂ©e. American History X, avec une structure globalement scindĂ©e en deux Ă©poques distinctes, arrivait Ă dĂ©crire avec intelligence comment des idĂ©es doucereusement racistes se transmettaient, grandissaient puis sâessoufflaient, sur trois gĂ©nĂ©rations. Un Français Ă©choue Ă raconter lâĂ©volution de la conviction dâune seule gĂ©nĂ©ration, sur 30 ans de vie. Et comme si cela ne suffisait pas, le film est bourrĂ© dâaberrations formelles, de facilitĂ©s, dâincohĂ©rences, voire dâanachronismes. On passera sur lâaffiche de Mega Vixens du juif Russ Meyer dans la chambre dâun nĂ©o-nazi, la voiture des annĂ©es 90 en pleines annĂ©es 80, ou la probabilitĂ© de voir justement une image de son ex au journal tĂ©lĂ©visĂ© dans une manifestation qui rassemble des centaines de milliers de personnes niveau suspension dâincrĂ©dulitĂ©, lĂ , vous avez intĂ©rĂȘt Ă ĂȘtre alpiniste professionnel. Non, la scĂšne qui provoque le plus lâhilaritĂ© arrive Ă la fin du film. On retrouve un des personnages secondaires, Corinne, une amie du hĂ©ros, 30 ans plus tard. Pour bien montrer la misĂšre sociale, en plus de son look, on lui fait Ă©crire avec un surplus de fautes dâorthographe, et au cas oĂč le spectateur nâait pas bien compris, on le fait rĂ©pĂ©ter texto par un personnage tâas vu, elle Ă©crit encore comme un gamin de 5 ans ». Ce qui est dĂ©jĂ passablement agaçant. Mais les zygomatiques se mettent en action lorsque lâon dĂ©couvre le phrase en question Ils dise que ses la faim. » Effectivement, on imagine bien un enfant de 5 ans ne pas connaĂźtre lâorthographe la plus simple dâun mot, et lui prĂ©fĂ©rer la plus compliquĂ©e⊠SĂ©rieusement les gars, vous pensez vraiment quâune personne illettrĂ©e saurait plus facilement Ă©crire faim que fin ? Câest un dĂ©tail insignifiant bien sĂ»r, mais qui est symptomatique dâune absence totale de cohĂ©sion et de consistance, si bien quâUn Français apparaĂźt plus comme une succession de saynĂštes plus ou moins anecdotiques que comme un vĂ©ritable film digne de son propos. On retiendra tout de mĂȘme une jolie rĂ©alisation tout en camĂ©ra portĂ©e et plan-sĂ©quences immersifs, qui permet de faire la part belle aux acteurs encore aurait-il fallu quâils aient quelque chose dâintĂ©ressant Ă interprĂ©ter et rappelle un peu le Rosetta des frĂšres Dardenne dans sa façon de suivre son personnage de dos dans sa routine. MalgrĂ© ça, pas dâinquiĂ©tude, American History X peut dormir tranquille, en France, les skinheads bandent mou. Note 05/20 [youtube] Par Corvis
Chaton taré au sale caractÚre. 29 piges. Mentalement, c'est une autre histoire. trop Androgyne malgré lui.Kendoka en reprise. Cosplayeur de seconde zone à mes heures perdues. Auteur répondant au pseudo de de Walking Dead, de Doctor Who et de Tim Burton. Fan de yaoi. Lecteur de 19 Days et Starfighter. Accro à la lecture et à l'écriture. Otaku de premier ordre, envahi par les mangas et les partie blog secret est consacrée à mon travail de cosplayeur trÚs amateur. Justifiez vos demandes de sinon elles seront refusées directement. Lecture Du Moment Le fils du dragon de Film Vu du moment Ghost Whisperer S5E17 + Black mirror En Cours Deadman Wonderland E8. Le reste, tu demandes, je répondrais ou pas. Tu demandes pas, je m'en réponds sur mon blog, je réponds sur le tien. Réponds sur ton propre blog et t'auras pas de = DE PUBS ! NO PUB !Sinon je vous la renvoie à la gueule et j'vous étouffe avec. Posted on Thursday, 07 January 2016 at 1125 AMEdited on Wednesday, 17 August 2022 at 518 PM
american history x entier en français